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Un sommet pour ne pas “perdre la bataille” contre le réchauffement

Avant de rejoindre l’Ile Seguin, où se tient le sommet, la présidente de la Confédération Doris Leuthard a été reçue par le président français Emmanuel Macron pour un déjeuner de travail qui a réuni de nombreux chefs d’Etat et de gouvernements. KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI sda-ats

(Keystone-ATS) “On est en train de perdre la bataille” contre le réchauffement climatique, a mis en garde mardi le président français Emmanuel Macron. Il a appelé à la mobilisation lors d’un sommet où entreprises et institutions ont promis de s’éloigner des énergies fossiles.

“L’urgence est devenue permanente et le défi de notre génération est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en oeuvre des actions concrètes”, a déclaré Emmanuel Macron. Il s’est exprimé devant une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement réunis à l’occasion du deuxième anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat.

Il avait décidé d’organiser ce sommet après l’annonce par Donald Trump du retrait américain du pacte historique contre le réchauffement qui vise à contenir la hausse de la température sous le seuil critique de 2°C. Mais sur la base des engagements pris par les Etats, la planète se dirige toujours vers +3°C par rapport à l’ère préindustrielle.

Se désengager des énergies fossiles

En réponse aux appels à se désengager des énergies fossiles, la Banque mondiale a annoncé qu’elle arrêterait de financer après 2019 l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz, sauf “circonstances exceptionnelles”. L’institution souhaite ainsi “aligner sur les objectifs de l’accord de Paris” les financements qu’elle accorde aux Etats.

Le président américain, qui n’était pas invité, est le grand absent de cette réunion où il a été la cible des critiques. Au sommet, l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry, n’a pas hésité à qualifier le retrait américain de “honte” et de “décision autodestructrice prise dans un but politique”.

Présente lors de ce sommet, la présidente de la Confédération Doris Leuthard s’est montrée optimiste. “Il est nécessaire que l’on continue de parler du climat. Un tel événement permet de rappeler que nous sommes loin du compte en matière de réduction des émissions”, a-t-elle déclaré lors d’un point de presse.

“La vie ou la mort”

Le défi du changement climatique “est immense, nous devons tout faire pour le relever”, a insisté de son côté le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, président de la 23e Conférence de l’ONU sur le climat (COP23) qui s’est tenue en novembre à Berlin. “Nous savons que c’est la différence entre la vie ou la mort de millions de personnes”, a-t-il ajouté.

Outre les chefs d’Etat et de gouvernement – Angela Merkel et Vladimir Poutine sont toutefois absents – une vingtaine de personnalités et chefs d’entreprise ont également répondu présents. La Chine, l’Inde ou le Canada, grands émetteurs de gaz à effet de serre, n’étaient représentés qu’au niveau ministériel.

Côté américain, le milliardaire Bill Gates a promis, à travers sa fondation, de consacrer 315 millions de dollars (autant en francs) pour soutenir la recherche en agriculture, afin d’aider les plus pauvres des agriculteurs à s’adapter au changement climatique.

Les pays du Nord ont promis de porter à 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 leurs financements climat aux pays du Sud. Ceux-ci réclament des assurances sur cette promesse, en particulier pour pouvoir s’adapter aux impacts des dérèglements. Mais le sommet de mardi n’est pas une conférence des donateurs, et doit se concentrer sur des “solutions concrètes”.

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