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Trump et Bolsonaro affichent leur complicité à la Maison Blanche

Les présidents Trump et Bolsonaro ont multiplié les gestes de complicité. KEYSTONE/EPA/MICHAEL REYNOLDS sda-ats

(Keystone-ATS) Unis dans la dénonciation des “Fake News”, Donald Trump et Jair Bolsonaro, l’un de ses plus fervents admirateurs, ont affiché leur complicité mardi à la Maison Blanche. Le président américain veut voir le Brésil rejoindre l’OTAN.

Soulignant combien les deux pays pourraient se rapprocher, M. Trump s’est dit prêt à accorder au Brésil le statut d’allié majeur non-membre de l’OTAN. Il a même évoqué, à la stupeur générale, une possible adhésion de la première puissance économique d’Amérique latine à l’Alliance atlantique.

Plus tôt dans le Bureau Ovale, M. Trump avait confié être enclin à favoriser l’entrée du Brésil dans l’OTAN, étant donnée la qualité des relations actuelles entre les deux pays et en particulier celles qu’il entretient avec M. Bolsonaro. Créée au début de la Guerre froide, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord est devenue la principale organisation militaire commune de défense avec 29 pays membres en Europe et en Amérique du Nord.

A l’unisson

Lors d’une conférence de presse, les deux présidents ont loué une proximité sans précédent entre les Etats-Unis et la Brésil. “Vous faites un travail fantastique, vous avez rassemblé votre pays”, a lancé le président américain. “Je veux dire mon admiration et ma reconnaissance envers le président Trump”, a répondu le président brésilien, se disant convaincu que le milliardaire serait réélu en 2020.

Tous deux ont constaté avoir été élus sur un message de rupture. Au-delà d’une passion commune pour les tweets et d’un goût revendiqué pour la provocation, l’ancien magnat de l’immobilier et l’ex-parachutiste sont à l’unisson sur nombre de sujets, de leur rejet du multilatéralisme à la dénonciation de l’accord de Paris sur le climat.

Venezuela

Sans surprise, les deux hommes ont affiché leur unité de vue sur le Venezuela, faisant encore monter la pression sur le président Nicolas Maduro. Ils réclament avec force son départ depuis qu’ils ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme président par intérim.

“Nous appelons les militaires vénézuéliens à mettre fin à leur soutien à Maduro”, a une nouvelle fois lancé M. Trump, évoquant de possibles sanctions “beaucoup plus dures” qui pourraient être imposées contre Caracas. “Toutes les options sont sur la table”, a-t-il redit, tout en restant évasif sur une éventuelle intervention militaire. “Ce qui se passe au Venezuela est honteux”.

Un peu plus tôt, devant les journalistes, les deux hommes avaient échangé des maillots des équipes de football de leur pays: “Je me souviens encore de Pelé”, a lancé M. Trump, louant les qualités de la Seleçao.

“Trump des tropiques”

M. Bolsonaro, qui s’est vu décerner nombre de surnoms, dont celui de “Trump des tropiques”, a lui-même alimenté pendant la campagne le parallèle avec l’occupant de la Maison Blanche. Depuis son arrivée au pouvoir le 1er janvier, il a affiché un pro-américanisme très marqué qui tranche avec la tradition de la diplomatie brésilienne qui s’efforçait de se tenir à égale distance des grandes puissances.

Pour M. Trump, cette visite devait être l’occasion de tourner la page d’une séquence difficile entre l’échec du sommet de Hanoï avec le leader nord-coréen Kim Jong Un et le camouflet d’un vote du Congrès sur son projet de mur à la frontière avec le Mexique.

Dans un entretien à la chaine Fox News, M. Bolsonaro a loué la pugnacité du président des Etats-Unis sur la question du mur en prenant comme contre-exemple la France où, a-t-il affirmé contre toute évidence, “les frontières sont ouvertes aux réfugiés sans le moindre filtre”.

Le président des Etats-Unis et celui de la première puissance d’Amérique latine ont insisté sur une coopération économique renforcée. Dans une décision chargée en symboles, le Brésil a annoncé lundi qu’il autoriserait les Etats-Unis à lancer des satellites depuis le centre spatial d’Alcantara, dans l’Etat septentrional de Maranhao, un site idéal en raison de sa proximité avec l’équateur, qui permet des économies de combustible de l’ordre de 30%.

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