Des perspectives suisses en 10 langues

“Quoi que vous fassiez, ça me va”, dit Trump à May

Lors d'une conférence de presse conjointe à Chequers, résidence de campagne de Theresa May à 60 kilomètres de Londres, Donald Trump a tenté d'apaiser les tensions, saluant "l'excellent" travail de la Première ministre. KEYSTONE/EPA BLOOMBERG POOL/CHRIS RATCLIFFE / POOL sda-ats

(Keystone-ATS) Donald Trump s’est dit impatient vendredi de conclure un accord commercial post-Brexit avec le Royaume-Uni. Il avait auparavant critiqué le plan de sortie de l’Union européenne de la Première ministre britannique Theresa May.

Dans un entretien accordé au Sun, le président américain explique que les Etats-Unis ne pourront pas conclure d’accord commercial avec la Grande-Bretagne si elle s’en tient au “livre blanc” sur le Brexit présenté jeudi par Theresa May, qui prévoit le maintien de liens commerciaux étroits avec l’Union européenne.

“Si (la Grande-Bretagne) conclut un accord comme celui (proposé par Theresa May), nous traiterons avec l’Union européenne plutôt qu’avec le Royaume-Uni, ce qui va probablement tuer l’accord” anglo-américain, dit-il.

Donald Trump regrette par ailleurs que la Première ministre britannique ait ignoré ses conseils sur la façon de quitter l’UE. “Je l’aurais fait très différemment”, dit-il. “J’ai dit à Theresa May comment faire mais elle ne m’a pas écouté.”

Le président américain a tenu ces propos au terme d’une semaine agitée pour Theresa May, après les démissions lundi des ministres des Affaires étrangères et du Brexit, Boris Johnson et David Davis, mécontents du plan de Brexit qui prévoit le maintien de liens commerciaux à leurs yeux trop étroits avec l’UE.

“Une incroyable opportunité”

Aucun président américain en exercice n’avait critiqué aussi vertement un Premier ministre britannique pendant une visite officielle.

Vendredi après-midi, lors d’une conférence de presse conjointe à Chequers, résidence de campagne de Theresa May à 60 kilomètres de Londres, Donald Trump a tenté d’apaiser les tensions, saluant “l’excellent” travail de la Première ministre.

“Une fois que la procédure du Brexit sera terminée et que le Royaume-Uni aura, peut-être, quitté l’UE, quoi que vous fassiez, ça me va, c’est votre décision”, a-t-il dit au côté de Theresa May. “C’est une incroyable opportunité pour nos deux pays et nous allons la saisir pleinement”, a-t-il ajouté.

Theresa May a quant à elle rappelé que le compromis sur le Brexit, décidé à Chequers vendredi dernier, allait permettre de conclure un partenariat commercial ambitieux avec les Etats-Unis. “Nous nous sommes entendus aujourd’hui sur le fait que, dès que le Royaume-Uni quittera l’UE, nous rechercherons un accord de libre-échange ambitieux”, a-t-elle déclaré.

Le thé à Windsor

La Première ministre avait reçu le président américain jeudi soir au palais de Blenheim, demeure ancestrale de la famille Churchill près d’Oxford, où elle avait prôné la conclusion d’un accord commercial avec les Etats-Unis après la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Quelques milliers de manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur du palais pour huer Donald Trump à son passage. A Londres, des centaines de manifestations sont organisées pour la visite du président américain. Plus de 64’000 personnes ont prévu d’y participer. Des milliers de manifestants se sont réunis vendredi à Parliament Square, devant le palais de Westminster, avec un ballon de baudruche représentant un bébé orange à l’effigie de Donald Trump.

Dans l’après-midi, Donald et Melania Trump sont allés prendre le thé avec la reine Elizabeth II au château de Windsor. La souveraine les a accueillis avec le sourire, non sans avoir jeté un oeil à sa montre alors qu’elle les attendait. Le locataire de la Maison-Blanche l’avait auparavant qualifiée de “femme formidable”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision