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Une sculpture d’André Raboud à l’entrée de Monthey (VS)

Le transport et la pose de la scuplture d'Andre Raboud (à droite) ce mercredi de son atelier à St-Triphon (VD) jusqu'a Monthey (VS). Olivier Maire sda-ats

(Keystone-ATS) Avec ses 3,2 mètres et ses 10 tonnes, la sculpture d’André Raboud ne passe pas inaperçue dans son jardin. Depuis mercredi, elle trône sur un giratoire à l’entrée de Monthey (VS). L’artiste en a fait cadeau à la ville qui lui a donné sa chance, il y a cinquante ans.

“Magnifique”, s’exclame le président de la commune Stéphane Coppey en observant la pièce tout juste installée sur le rond-point de l’avenue du Simplon par deux ouvriers et une grue. “Il y a véritablement un juste équilibre entre la statue et le lieu”.

Il a fallu des mois à André Raboud pour travailler le granit des Indes et lui donner sa forme finale, deux pans noirs qui se toisent sans se toucher. “J’ai acheté la pierre brute 60’000 euros pour mes 60 ans. Je voulais marquer le coup”, explique l’artiste, né en 1949, qui n’avait pas imaginé à l’époque faire un jour cadeau de son œuvre. Mais “les sculptures, c’est comme des enfants, t’aimes bien les garder un petit peu, mais après elles doivent vivre leur vie”.

Pour cette pièce, il voulait rendre hommage aux amours impossibles, meurtries et passionnées comme celles de Roméo & Juliette, Merlin & Viviane. André Raboud avait initialement pensé au domaine des Mangettes pour accueillir la pièce intitulée Les Amants 6. Mais c’est finalement à l’entrée de Monthey qu’elle a été installée. “Parfois les amants finissent aussi sur des ronds-points”, dit-il avec malice.

A deux pas de son premier atelier

La localisation est bien choisie. Les Amants trônent désormais à deux pas de son premier atelier. “A l’époque je travaillais du métal, puis quand je suis passé à la pierre, j’ai déménagé”, raconte l’artiste qui habite désormais à St-Triphon (VD) dans une maison en pierre encerclée par un jardin foisonnant.

Autre clin d’œil, une des sorties de ce giratoire mène à Choëx, là où il a passé tous ses étés quand il était gamin. Natif de Strasbourg en France, André Raboud estime avoir grandi ici. C’est aussi à Monthey qu’il fait sa première exposition, en 1969. Et l’an passé, la ville a fêté ses cinquante ans de sculpture dans une grande exposition au Théâtre du Crochetan.

Sur place, certains automobilistes observent la nouvelle venue, ralentissent et la saluent au passage; elle et une partie du conseil communal venu célébrer l’installation. “Le rond-point est un lieu de passage, de vie, qui permet de mettre en valeur une œuvre d’art”, souligne encore le président.

D’ailleurs, une pièce du sculpteur valaisan Edouard Faro est attendue pour en habiller un autre de la ville. “Depuis quelques années, le service culturel insiste pour que les ronds-points aient de la gueule”, selon le directeur du Théâtre du Crochetan Lorenzo Malaguerra.

Deux portes qui s’ouvrent

Une fois la grue partie, reste l’œuvre immobile. Les voitures lui tournent autour comme si elle avait toujours été là. Et de loin, les deux pans qui s’écartent ressemblent à des portes qui s’ouvrent. Tout un symbole pour l’entrée d’une ville.

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