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Une marée bleue de “joie” déferle sur Plainpalais à Genève

Les supporters français étaient largement les plus nombreux dans les travées à Plainpalais. KEYSTONE/EPA KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) “De la joie” en bleu, des Marseillaises et des lancers de supporters. La marée des fans français a déferlé dimanche à Plainpalais à Genève sur des Croates qui auront bu la tasse malgré des casques de water-polo chez certains.

“On est les champions, on est les champions”. Au coup de sifflet final, les traditionnels chants du succès ont retenti dans les travées remplies quasi exclusivement de supporters français. Beaucoup s’enlacent et sautent. Un homme lance un enfant de trois ans dans les airs.

Ce titre “va peut-être réunir un peu tout le monde” en France, dit Yves, 47 ans, venu avec sa femme et ses trois enfants. A la mi-temps, son fils Lou avait annoncé une réussite de Kylian Mbappé, le plus acclamé côté français.

Mais l’optimisme aura mis du temps avant d’habiller les visages. Tant les Croates auront bien démarré. Il faudra l’une des quelques Marseillaises entendues pendant la rencontre pour sonner la charge après plus de dix minutes.

Dizaines de Croates

Côté croate, même la première réussite française n’a pas entamé l’enthousiasme de participer à cette finale de Coupe du monde. “On a l’habitude d’être menés”, glisse Danjel, 35 ans. Son voisin Marin, d’une dizaine d’années plus jeune, a revêtu un casque de water-polo, un sport dans lequel les Croates sont champions du monde en titre.

Un moyen d’encouragement difficile à trouver, dit-il au milieu de quelques dizaines de camarades noyés dans la masse. A côté de lui, une crécelle répond aux instruments français.

Les fans des Bleus ont également sorti bérets ou casquettes en forme de gallinacés. Après les premières tensions, ils ont progressivement repris leurs cris. Un homme a même grimpé sur la structure qui accueillait le grand écran pour agiter un drapeau.

Au total, 15’000 spectateurs ont convergé, selon le coordinateur général de l’organisation Anthony Diesner. Davantage que la capacité annoncée habituellement de 12’000 personnes. Un dispositif extensible en renforçant le personnel de sécurité.

Fans abasourdis

Autant de spectateurs qui ont parfois dû attendre largement plus d’une heure avant d’accéder à la zone. Et d’absorber des files de centaines de mètres.

Seuls les braves arrivés trois heures avant le match ont échappé à cette contrainte. Mais la rencontre a rapidement éloigné celle-ci des deux côtés.

Et le succès a fait chavirer les Français avant le ballet des klaxons. Les Croates restent longtemps dans la zone, abasourdis. Mais Danjel en tire un enseignement. “Même les plus petits peuvent arriver” au sommet, dit-il. “Dans une situation politique difficile” en Croatie, cette équipe a permis d'”oublier les problèmes”.

Bilan “très positif”

“J’ai 35 ans, je ne crois pas que je verrai à nouveau cela”, avait encore insisté ce supporter pendant le match. Il explique désormais que son pays pourra être premier à l’avenir.

Pour les responsables de l’organisation à Plainpalais, le bilan est “très, très positif”, au terme de la manifestation d’un mois. Seules quelques bagarres, quelques engins pyrotechniques et quelques cas sanitaires ont été à déplorer, relève Anthony Diesner.

Les blessés ont surtout subi des brûlures liées au revêtement de Plainpalais. Côté financement, les prestataires sont “ravis”. Et l’équilibre sera au moins atteint pour les organisateurs.

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