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Pré accord sur les migrants à Malte pour résoudre l’impasse après les sauvetages

"Ce n'est qu'une première étape qui rassemble nos quatre pays, dont deux (l'Italie et Malte) sont immédiatement concernés" par les débarquements de migrants sur leurs côtes, a expliqué le ministre français de l'intérieur Christophe Castaner. KEYSTONE/AP/JONATHAN BORG sda-ats

(Keystone-ATS) Un pré accord a été trouvé à Malte entre quatre pays de l’UE pour la mise en place d’un système de répartition automatique des migrants débarquant à Malte ou en Italie. Les délégations l’ont annoncé à l’issue d’un mini-sommet sur l’immigration à La Valette.

Le texte, qualifié de “base d’accord” et dont le contenu n’a pas été dévoilé en détail, sera soumis pour approbation à l’ensemble des pays de l’Union européenne lors d’un conseil européen “Affaires intérieures”, au Luxembourg le 8 octobre, ont précisé les ministres de l’Intérieur des quatre pays (Allemagne, France, Malte et Italie) et la présidence finlandaise de l’UE.

“Nous avons obtenu de bons résultats qui ont conduit à un document commun, qui suivent deux documents précédemment présentés par la France et l’Allemagne, d’une part, Malte et l’Italie d’autre part”, a déclaré le ministre maltais de l’Intérieur, Michael Farrugia, l’hôte du mini-sommet.

Première étape

“Ce n’est qu’une première étape qui rassemble nos quatre pays, dont deux (l’Italie et Malte) sont immédiatement concernés” par les débarquements de migrants sur leurs côtes, a expliqué le ministre français de l’intérieur Christophe Castaner en conférence de presse.

Le ministre a précisé que le document commun ne serait pas communiqué tout de suite à la presse. “Nous avons préféré en faire part aux autres pays membres d’abord, ce qui est normal”, a-t-il précisé.

“Nous voulons mobiliser l’ensemble des pays européens pour que chacun prenne ses responsabilités”, a-t-il poursuivi. L’accord visé est “temporaire sur une zone réduite qui est la Méditerranée centrale”, a-t-il dit.

Pour “une réforme ambitieuse”

“Mais nous souhaitons une réforme ambitieuse incluant aussi l’Espagne, la Grèce et Chypre”, pays se trouvant sur les routes de migration de Méditerranée occidentale et orientale.

“Il ne s’agit pas de rouvrir une route de migration massive par la Méditerranée, ni de laisser Malte et l’Italie seules”, face à ce problème, a-t-il ajouté.

Plusieurs experts et des élus européens ont dit craindre qu’une décision sur la répartition qui ne concernerait que les migrants secourus en Méditerranée centrale soit perçue comme injuste par les pays d’arrivée se trouvant sur les deux autres routes, de Méditerranée occidentale (Espagne) et orientale (Grèce).

Depuis le début de l’année, seuls 13% des 67’000 migrants irréguliers arrivés en Europe ont débarqué en Italie ou à Malte, contre 57% en Grèce et 29% en Espagne.

Mécanisme temporaire

Ardemment réclamé par l’Italie, qui accuse ses partenaires de ne pas l’avoir soutenue face à l’afflux de migrants, le mécanisme de répartition se veut temporaire dans l’attente d’une renégociation du règlement de Dublin, qui confie aujourd’hui le traitement des demandes d’asile au pays d’arrivée.

Pour le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, il faut “sortir le thème de l’immigration de la propagande anti européenne”.

Avec l’arrivée du nouveau gouvernement formé par le Parti démocrate (gauche) et le Mouvement 5 Etoiles (antisystème), l’Italie a assoupli sa politique migratoire après une série de mesures anti-migrants prises par l’ancien ministre de l’Intérieur, le souverainiste Matteo Salvini.

Rome a en particulier rouvert ses ports aux navires de sauvetage en mer. Dimanche soir, l’Italie a autorisé le navire humanitaire Ocean Viking à débarquer à Messine, en Sicile, 182 migrants secourus en mer.

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