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Mobilisation internationale en faveur des réfugiés vénézuéliens

Quelque 4,9 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis fin 2015 pour échapper à la crise politique et économique (archives). KEYSTONE/EPA EFE/ERNESTO GUZMAN sda-ats

(Keystone-ATS) L’Union européenne et l’Espagne sont parvenues mardi à mobiliser 2,8 milliards de dollars pour aider les millions de Vénézuéliens qui ont fui la crise dans leur pays, lors d’une visioconférence de donateurs. Ce montant inclut 653 millions de dollars de dons.

“Nous pouvons être fiers de ce que nous sommes parvenus à faire”, s’est félicité le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell. “Le Venezuela n’est pas une crise oubliée”, a-t-il insisté.

L’UE a fourni 60% des 653 millions de dollars en dons, a-t-il précisé. La ministre des affaires étrangères espagnole Arancha Gonzales Laya a salué un “exemple de solidarité face à un drame devenu invisible”. L’Espagne a débloqué 50 millions d’euros sur trois ans dont 20 seront accordés dès cette année, a précisé la ministre.

La secrétaire d’Etat ad intérim Krystyna Marty a souligné sur Twitter que la Suisse a engagé dix millions de francs pour l’année en cours pour faire face à cette crise au Venezuela et dans la région.

“Crise négligée”

“Cette conférence a permis de mettre un coup de projecteur sur une crise humanitaire négligée”, a insisté le haut-commissaire de l’ONU aux réfugiés Filipo Grandi.

Quelque 4,9 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis fin 2015 pour échapper à la crise politique et économique. Dans ce pays, l’inflation a dépassé les 9000% l’an dernier et les pénuries de médicaments et d’essence sont aussi fréquentes que les coupures de courant.

“Chaque pays donateur décidera la part de sa contribution destinée au pays d’accueil des réfugiés vénézuéliens et celle destinée à améliorer la situation dans le pays”, a précisé Josep Borrell.

Embargo sur le pétrole

Le Venezuela est la cible de sanctions économiques de l’administration américaine, destinées à mettre le président Nicolas Maduro sous pression. Ces sanctions comprennent un embargo sur le pétrole, principale ressource du Venezuela.

Le chef de l’opposition Juan Guaido a été reconnu comme président par intérim par Washington et par une partie de la communauté internationale, après la reconduction du socialiste Nicolas Maduro au pouvoir en 2018 lors d’élections largement dénoncées comme truquées.

La ministre espagnole a insisté sur la nécessité de “relancer un processus politique qui permette l’organisation d’élections générale libres et justes”. La Colombie est la principale destination des Vénézuéliens, avec 1,7 million de personnes.

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