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Les acteurs de la crise au Sahara occidental à nouveau en Suisse

L'émissaire de l'ONU, l'ancien président allemand Horst Köhler, veut utiliser cette rencontre pour étendre le climat de discussion entre les acteurs de la crise au Sahara occidental (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Les acteurs de la crise au Sahara occidental reviennent en Suisse trois mois après leur première réunion en six ans. Lors de ces pourparlers jeudi et vendredi, l’émissaire de l’ONU, l’ancien président allemand, Horst Köhler veut avancer vers des mesures de confiance.

Contrairement à la réunion de décembre, les participants marocain et sahraoui mais aussi algérien et mauritanien ne vont pas se retrouver au Palais des Nations. Selon des sources convergentes, les discussions sont attendues près de Genève et rassembleront à nouveau de hauts responsables du Front Polisario et les ministres des Affaires étrangères des trois Etats.

Pour l’émissaire de l’ONU, il faut renforcer le climat de discussion. Les participants devraient entrer dans le concret sur les composantes d’une solution durable à un conflit qui dure depuis les années 70. Les précédents pourparlers s’étaient achevés en décembre sur un”résultat minimal” tant l’important était de réussir à convaincre toutes les parties de se réunir, avait alors expliqué à Keystone-ATS une source diplomatique.

Dans leur communiqué final, les parties reconnaissent que la collaboration et l’intégration régionale “sont le meilleur moyen de répondre aux nombreux défis” de cette zone. Pour autant, le Maroc avait répété qu’un référendum d’autodétermination ne fait plus partie des scénarios sur la table dans la dernière résolution de l’ONU.

Selon Rabat, son initiative d’autonomie élargie lancée en 2007 reste “pragmatique” et “crédible” comme le souhaite le Conseil de sécurité. Le Front Polisario avait lui ouvertement déploré l’attitude du Maroc face à ses propositions pour établir de la confiance entre les deux parties.

Discussion sur la MINURSO attendue

Ces dernières semaines, M. Köhler a mené des consultations avec les délégations. Et récemment, le Front Polisario avait achevé une avancée supplémentaire vers un processus politique en honorant sa résolution auprès de l’Appel de Genève avec la destruction de l’ensemble de son stock de mines antipersonnel.

Selon un diplomate cité par l’AFP, il faut s’attendre seulement cette semaine à un approfondissement des discussions politiques et économiques de décembre. Avant cette récente réunion, les dernières négociations directes s’étaient achevées en 2012 sur des divisions liées au statut du territoire et au corps électoral pour un référendum.

Rabat avait pris dès 1975 le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental au départ de la puissance coloniale espagnole. Le Polisario, qui luttait contre la domination espagnole, y a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique et combattu les troupes marocaines, jusqu’à un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU. Alors émissaire de l’ONU, le Suisse Johannes Manz, avait ensuite démissionné pour protester contre les nouveaux critères pour le corps électoral.

Le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui garantit le cessez-le-feu, vient à échéance en avril. Les Etats-Unis pourraient vouloir à nouveau la prolonger pour six mois uniquement contre l’avis d’autres membres du Conseil de sécurité. La France préférerait elle un renouvellement d’un an.

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