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Le Yémen accuse les Houthis de retarder l’échange de détenus

Le gouvernement yéménite cible notamment l'ONU qu'il accuse de ne pas dénoncer les crimes perpétrés par les Houthis dans ce pays (archives). KEYSTONE/EPA/STRINGER sda-ats

(Keystone-ATS) Les Houthis retardent l’application de l’accord conclu en décembre en Suède sur l’échange de détenus, selon le gouvernement yéménite. Il a accusé mardi à Genève les rebelles de ne pas vouloir mettre en oeuvre l’arrangement en un seul bloc.

“Nous ne pouvons pas aller à une nouvelle série de pourparlers” tant que ce récent accord n’est pas appliqué, a affirmé le ministre yéménite des droits de l’homme Mohammed Askar devant l’Association des correspondants accrédités auprès des Nations Unies à Genève (ACANU). Il déplore que ni la situation du port d’Hodeïdah ni l’échange de détenus n’aient avancé en plusieurs mois.

Pire, les Houthis ciblent de nouvelles zones et l’ONU ne condamne pas ces assauts, ajoute le ministre qui a rencontré lundi la Haute commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet.

Et d’ajouter que le gouvernement en exil a accepté en Suède un dispositif “injuste” de libération de combattants rebelles contre des citoyens retenus par les Houthis. Mais plusieurs pourparlers pour les modalités des listes et de l’application de cet échange qui doit être supervisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) n’ont pas abouti à une solution.

En cause selon M. Askar, les Houthis veulent rendre cet échange “plus long” et libérer des détenus en plusieurs groupes pour pouvoir utiliser cette question pour des raisons politiques. Le ministre appelle la communauté internationale à acheminer l’assistance dans d’autres ports qu’Hodeïdah et à convaincre les rebelles de ne pas bloquer l’application de l’accord.

Au total, près de 25 millions de Yéménites ont besoin d’une aide humanitaire ou d’une protection. En quatre ans, le conflit a fait quelque 10’000 victimes, dit l’ONU. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme attribue de son côté près de deux tiers des décès de civils à la coalition emmenée par l’Arabie saoudite qui soutient le gouvernement.

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