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Le président du PDC ne voit plus d’union possible avec le PBD

Le profilage du PDC est sur le bon chemin, constate le président du parti Gerhard Pfister (archives). KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) L’idée d’une alliance centriste n’est plus. Le président du PDC Gerhard Pfister a douché toute velléité d’une union de son parti avec le PBD ou même avec les Vert’libéraux. Pour l’avenir de la formation, il compte s’inspirer du Parti populaire autrichien et du PLR.

“Le regroupement fait peser le risque que l’électeur ne sache plus pourquoi nous nous battons”, explique le Zougois lors d’un entretien avec le journal alémanique Neue Zürcher Zeitung publié samedi. Le PDC doit au contraire renforcer son profil politique, insiste-t-il.

Etant donné son programme plus profilé, le parti des Vert’libéraux (PVL) semble avoir de meilleures chances de survie que le PBD, dont la présence médiatique a beaucoup diminué depuis le retrait de sa conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Mais là aussi Gerhard Pfister est clair: il ne voit aucune alliance possible avec le PVL.

En octobre 2014, la base du PBD s’était opposée à une union de son parti avec le PDC. L’idée avait germé au sein d’un groupe de travail composé de membres des deux formations après avoir été longtemps sur la table. Les partis discutaient déjà d’une telle option en 2011. Et Gerhard Pfister avait alors appuyé l’alliance. “Ca nous aurait permis d’avoir un pied dans les cantons réformés”, explique-t-il aujourd’hui au quotidien zurichois.

En juin dernier, le chef du PDC s’était toutefois déjà distancé du PBD et du PVL. “Les deux partis ne jouent plus un rôle essentiel pour la formation de majorités bourgeoises”, écrivait-il dans la revue alémanique Schweizer Monat.

Se positionner rapidement

Le profilage du PDC est sur le bon chemin, constate Gerhard Pfister. Auparavant nous évitions les controverses, souligne-t-il, mais il est important de se positionner rapidement sur les dossiers qui justement pourraient être difficiles pour le parti.

Les déviationnistes ne lui posent pas problème, mais, dit-il, celui qui ne peut pas défendre une position, doit pouvoir se contenir. Une qualité que le conseiller national zougois estime très importante pour un parti du centre à large base, comme le PDC.

Les libéraux-radicaux l’ont remarqué il y a quelques années et leur succès actuel est aussi le fruit de ce travail, analyse en substance Gerhard Pfister dans les pages de la Neue Zürcher Zeitung.

Depuis Berne

Outre le PLR, le démocrate-chrétien suit avec “beaucoup d’intérêt” l’expérience du ministre autrichien des affaires étrangères Sebastian Kurz, fraîchement élu à la tête du Parti populaire autrichien (ÖVP) qu’il souhaite radicalement réformer.

De celui-ci, le PDC pourrait apprendre à “davantage diriger et s’organiser depuis Berne. J’essaie de le faire, dans la mesure où j’accompagne plus étroitement les campagnes électorales dans les cantons”, explique Gerhard Pfister.

Début mai la coalition qui réunissait depuis des années le Parti populaire autrichien (ÖVP) et les sociaux-démocrates (SPÖ) a implosé. Le vice-chancelier et ministre de l’Economie Reinhold Mitterlehner s’est alors retiré de la présidence du parti. Sebastian Kurz s’est alors dit prêt à reprendre le poste sous certaines conditions.

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