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Le plus petit poisson du monde est retourné au stade larvaire

Le plus petit poisson du monde
Photo1_Paedocypris © Lukas Rüber

(Keystone-ATS) Une équipe internationale de chercheurs avec participation du Musée d’histoire naturelle de Berne a séquencé le génome du plus petit poisson du monde. Des travaux qui visent à mieux comprendre pourquoi certaines espèces se sont en quelque sorte miniaturisées.

Les poissons du genre Paedocypris, de la famille des cyprinidés – qui comprend les carpes, goujons et poissons rouges -, ne dépassent pas 8 millimètres, a indiqué jeudi le musée bernois dans un communiqué. Ils vivent exclusivement dans des marécages de tourbe d’Asie du Sud-Est.

Au cours de l’évolution, leur anatomie s’est profondément modifiée, avec notamment la simplification et la perte d’une bonne partie du squelette. Un retour au stade larvaire que les chercheurs ont voulu étudier de plus près en se penchant sur deux espèces de Paedocypris.

Par rapport à ses ancêtres, ce poisson a perdu une quarantaine d’os et son squelette est constitué en majeure partie de cartilage. Et comme leur anatomie, leur génome s’est également miniaturisé, rapportent les scientifiques dans la revue Genome Biology and Evolution.

Gènes absents

Un grand nombre de gènes codant pour la formation des os, des muscles et des nerfs manquent. Plus surprenant, selon les scientifiques, est la disparition d’une partie des gènes architectes Hox impliqués dans la formation de l’embryon le long de l’axe corporel. Par rapport au poisson-zèbre, un proche parent, 15% à 20% de ces gènes sont absents, notent les auteurs.

Selon eux, ces travaux constituent un point de départ pour une meilleure compréhension des interactions complexes entre innovation évolutive, miniaturisation et architecture génomique.

Les chercheurs soulignent également la grave menace qui pèse sur le milieu naturel où vivent ces poissons uniques au monde. Les marais sont asséchés, les arbres abattus, si bien que le plus petit poisson du monde pourrait bientôt disparaître, souligne Lukas Rüber, du Musée d’histoire naturelle de Berne. Des chercheurs norvégiens et britanniques ont également participé à cette étude.

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