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Le directeur de Swiss ne croit pas à l’avenir de Belair

Swiss modifie son offre pour pouvoir s'aligner sur les compagnies bon marché - easyjet notamment - au départ de Genève (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Le chef de Swiss, Thomas Klühr, ne croit pas à l’avenir de Belair qui a trouvé début janvier un repreneur allemand. Le directeur général ne veut pas “être arrogant” mais il voit peu de chances d’avenir pour les petites compagnies à moyen ou long terme.

Pour réussir dans la branche, il est nécessaire de faire des investissements importants dans les avions, dans la numérisation et dans les canaux de vente, a déclaré Thomas Klühr dans une interview à la SonntagsZeitung.

Swiss, qui est en mains du groupe allemand Lufthansa, est “une marque très forte” et bénéfice du fait que les Suisses sont très friands de voyage. Toutefois, Swiss n’aurait pas la capacité de survivre en Europe, si elle ne faisait pas partie d’un grand groupe, a ajouté le directeur général.

Belair, filiale helvétique d’Air Berlin, a été rachetée en janvier par la firme allemande SBC, spécialisée dans l’assainissement et la restructuration d’entreprises. La filiale suisse d’Air Berlin avait cessé ses activités fin octobre et ouvert une procédure de liquidation.

Processus de consolidation

Selon Thomas Klühr, le processus de consolidation de la branche de l’aviation va se poursuivre. Il y a toujours trop de compagnies en Europe, estime l’Allemand.

Aux Etats-Unis, les cinq plus grands transporteurs aériens ont une part de marché de 69%. En Europe, les leaders du marché n’ont que 43%. De nombreuses petites compagnies se battent et cherchent des partenaires, a expliqué le chef de Swiss. Le processus de consolidation prend du temps en raison d’intérêts nationaux.

Pour 2018, le directeur général de Swiss se montre très confiant pour la compagnie. “Si l’année se déroule comme prévu, on va s’acheminer vers un nouveau record de passagers transportés”.

En 2017, le chiffre d’affaires de Swiss a progressé de 3,2% à 4,95 milliards de francs. Le bénéfice d’exploitation (EBIT) a bondi de 31% à 561 millions.

Plus forcément de repas gratuits

Dans l’interview, le chef de Swiss s’est exprimé aussi sur le fait que la compagnie ne servira plus de repas gratuits à bord pour les passagers de la classe éco voyageant avec le tarif light depuis Genève à partir de fin mai. Les passagers devront payer un supplément pour se restaurer.

Le tarif light s’adresse à des clients voyageant uniquement avec un bagage en cabine et concerne des vols court-courrier. La compagnie a développé avec cette gamme un produit tarifaire très bon marché pour tenir tête aux compagnies low cost, a déclaré Thomas Klühr. “On va voir comment ce nouveau concept de repas évolue à Genève”, a-t-il ajouté.

Swiss perd de l’argent avec ses vols à Genève. Elle compte revenir à l’équilibre d’ici à fin 2018 en Suisse romande, avait déclaré son directeur à fin décembre.

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