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LATAM Airlines s’effondre, le Chili étudie un plan de sauvetage

Avant la pandémie, la compagnie aérienne LATAM, née de la fusion de LAN au Chili et de TAM au Brésil, desservait 145 destinations dans 26 pays. Elle comptait plus de 42'000 employés et exploitait 1400 vols quotidiens, transportant plus de 74 millions de passagers par an (archives). KEYSTONE/EPA AAP/JAMES ROSS sda-ats

(Keystone-ATS) LATAM Airlines s’est effondrée à la Bourse mardi après la déclaration de faillite aux Etats-Unis de la plus importante compagnie aérienne d’Amérique latine en raison des conséquences du coronavirus. Le gouvernement chilien étudie un plan de sauvetage.

L’action de LATAM a enregistré une chute spectaculaire de 36% à la clôture de la séance à la Bourse de Santiago.

Cette dernière avait décidé de “suspendre les transactions des titres et actions émis par LATAM” à l’ouverture de la séance à 9h00 (15h00 en Suisse) et jusqu’à la mi-journée, afin que les marchés puissent prendre connaissance du “début du processus de réorganisation selon les règles du chapitre 11 aux Etats-Unis”, indique un communiqué.

Le recours au chapitre 11 de la loi sur les faillites des Etats-Unis est un dispositif qui permet à une entreprise n’arrivant plus à rembourser sa dette de se restructurer à l’abri des créanciers. A la Bourse de New York, où la cotation a été également temporairement suspendue, l’action a perdu près de 35% à la clôture.

Liaisons assurées pour le moment

LATAM s’est déclarée mardi matin en faillite aux Etats-Unis, faute de pouvoir honorer ses échéances financières après la chute de son activité entraînée par la pandémie de coronavirus qui frappe de plein fouet les compagnies aériennes dont les avions sont cloués au sol partout dans le monde.

Dans l’après-midi, la compagnie a indiqué que dans le cadre du processus de réorganisation volontaire, le groupe ne distribuerait pas de dividendes à ses actionnaires pour l’exercice 2019, prévu pour le 28 mai.

LATAM continuera cependant d’assurer ses rares liaisons aériennes pour le moment.

“La loi aux Etats-Unis vous permet de résilier unilatéralement un certain nombre de contrats, par exemple les contrats de location d’avions. De cette façon, l’entreprise peut se redimensionner et s’adapter à la nouvelle situation de la demande, du moins celle que nous verrons dans les prochains mois, d’une manière beaucoup plus simple, rapide et efficace”, a précisé le PDG Roberto Alvo dans un entretien à l’édition en ligne du quotidien Pulso.

En 2019, la dette de LATAM était estimée à 17,9 milliards de dollars. En avril, la compagnie avait réduit ses vols de 95% et suspendu la totalité de ses liaisons internationales en raison de la propagation de l’épidémie, qui a terrassé l’ensemble du secteur aérien commercial mondial. Elle doit reprendre très partiellement ses vols en juin.

200’000 emplois indirects

LATAM a annoncé être en “discussion” avec les gouvernements du Chili, du Brésil, de la Colombie et du Pérou “pour obtenir des financements supplémentaires, protéger les emplois, dans la mesure du possible, et minimiser l’interruption des opérations”.

Mardi, le gouvernement chilien a indiqué qu’il allait “évaluer la pertinence” d’un plan de soutien à la compagnie et “l’opportunité de contribuer au succès du processus de réorganisation de la LATAM” qui génère 10’000 emplois directs et 200’000 emplois indirects au Chili.

LATAM a déjà annoncé à la mi-mai le licenciement de 1400 employés de ses filiales au Chili, en Colombie, en Equateur et au Pérou, une décision qui s’ajoute à un programme de départ volontaire à la retraite pour quelque 800 personnes.

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