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La Cour des comptes garantit l’anonymat des lanceurs d’alerte

A Genève, les lanceurs d'alerte qui veulent dénoncer un dysfonctionnement à la Cour des comptes pourront dorénavant passer par un système ultra sécurisé garantissant l'anonymat (photo d'illustration). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) A Genève, la Cour des comptes a mis en service une nouvelle plate-forme sécurisée à l’attention des lanceurs d’alerte. Le système permet d’échanger avec l’institution qui veille au bon fonctionnement de l’administration, même en gardant l’anonymat.

La Cour des comptes est confrontée à un nombre croissant de communications émanant de citoyens, a fait remarquer vendredi son président Stanislas Zuin. Toutefois, certains dénonciateurs ne révèlent pas leur identité et transmettent très peu d’éléments, empêchant les magistrats d’enquêter plus loin faute d’information.

Grâce à la nouvelle plate-forme sécurisée, ce problème sera surmonté. La Cour des comptes gardera le contact et pourra dialoguer avec les lanceurs d’alerte qui veulent demeurer cachés, pour demander par exemple des précisions, et ce, même si l’institution continuera d’ignorer leur nom véritable et leur adresse électronique.

Un coffre-fort sécurisé

Le système ressemble à une sorte de coffre-fort où les données sont stockées quelque part en Europe. C’est à travers ce coffre-fort que les personnes communiqueront avec la Cour des comptes. Le précédent système utilisé pour les dénonciations n’a certes jamais été craqué, mais il était bien moins sécurisé, a noté M. Zuin.

Le nouveau système est déjà utilisé par certaines institutions publiques et des entreprises en Suisse alémanique, en Allemagne et en Autriche. La Cour des comptes espère que cette plate-forme lui permettra de gagner en efficacité et de mieux trier les informations qui lui parviennent.

Il ne sera pas obligatoire de passer par la plate-forme sécurisée pour dénoncer à la Cour des comptes un dysfonctionnement ou des comportements suspects. Les citoyens pourront continuer à s’adresser au gendarme de l’administration et des collectivités publiques par courrier ou par téléphone.

Expérience

“Nous ferons un bilan de ce nouveau service et si nous constatons qu’il n’apporte pas un plus, nous l’abandonnerons”, a relevé M. Zuin. Un projet de loi est actuellement en préparation au Grand Conseil sur les lanceurs d’alerte et les moyens à mettre en oeuvre pour les protéger de possibles mesures de rétorsion.

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