Des perspectives suisses en 10 langues

La centrale nucléaire de Three Mile Island arrêtée définitivement

La centrale nucléaire de Three Mile Island a été définitivement arrêtée en raison des pertes financières qu'elle générait (archives). KEYSTONE/AP LNP/LancasterOnline/RICHARD HERTZLER sda-ats

(Keystone-ATS) Le dernier réacteur de la centrale atomique américaine de Three Mile Island, en Pennsylvanie, a été arrêté définitivement vendredi. Le site est connu pour avoir été le théâtre du plus grave accident nucléaire civil de l’histoire des Etats-Unis.

Le réacteur 1 de la centrale, qui avait été mis en service en septembre 1974, a été arrêté à midi heure locale (18h00 en Suisse), selon Exelon, propriétaire de la centrale. Bien que disposant d’une licence lui permettant de faire fonctionner le réacteur jusqu’en 2034, l’exploitant a décidé de l’arrêter prématurément, car le site était déficitaire depuis de nombreuses années.

Durant les prochaines semaines, le personnel de la centrale va vider le combustible du réacteur pour le stocker dans la piscine destinée à cet effet. Ensuite, démarrera le démantèlement du site, situé au bord de la rivière Susquehanna, à environ 150 km de Philadelphie et de Baltimore, a précisé Exelon.

Le démantèlement des éléments principaux, notamment les tours de refroidissement, ne débutera qu’en 2074, soit un siècle après la mise en service initiale.

140’000 personnes évacuées

Si beaucoup d’habitants souhaitaient la fermeture du réacteur, plusieurs élus de Pennsylvanie ont tenté, en vain, de mettre en place un plan de sauvetage, en vain.

Si le réacteur 1 n’a connu aucun incident majeur en près d’un demi-siècle d’exploitation, le second a lui enregistré le plus sérieux accident de l’histoire du nucléaire civil américain. Le 28 mars 1979, à peine un an après sa mise en service, il avait connu un problème de refroidissement, doublé d’une erreur humaine, qui avait entraîné la fonte partielle du réacteur.

L’incident n’avait pas fait de victime mais nécessité l’évacuation de 140’000 personnes, entraîné la fermeture définitive du réacteur 2 et relancé le débat sur la dangerosité potentielle du nucléaire civil. Il avait fallu six ans pour relancer le réacteur numéro un de la centrale, non affecté par l’accident, malgré l’opposition d’une partie de la population locale et une série de recours en justice.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision