Des perspectives suisses en 10 langues

Irving, la tentation du cavalier seul

(Keystone-ATS) Un mois et demi après sa 3e finale NBA en 3 ans, Cleveland est au bord de l’implosion. Son meneur vedette Kyrie Irving veut quitter les Cavaliers pour sortir de l’ombre encombrante de LeBron James.

Coup de tonnerre à Cleveland: après six saisons, trois finales NBA et un titre de champion avec la franchise de l’Ohio qui l’avait choisi en première position de la draft 2011, Irving a annoncé à ses dirigeants qu’il souhaitait partir.

Selon “ESPN” qui a révélé l’information vendredi, le meneur a fait part de sa décision lui-même au propriétaire de l’équipe, Dan Gilbert, la semaine dernière. A 25 ans, Irving, déjà considéré comme l’un des meilleurs meneurs de NBA, a expliqué à ses dirigeants qu’il voulait devenir un “franchise player”, le joueur autour duquel fonctionne une équipe, et ne plus avoir à partager la lumière avec l’omnipuissant LeBron James.

Signe qu’il n’agissait pas sur un coup de tête, Irving a aussi fourni à la direction des Cavaliers une liste de quatre équipes où il aimerait jouer: San Antonio, les New York Knicks, Miami et Minnesota.

Selon “ESPN”, la priorité d’Irving serait de rejoindre les Spurs, l’équipe entraînée par l’emblématique Gregg Popovich, sacrée championne pour la dernière fois en 2014.

Mais s’il a fait un coup d’éclat avec cette annonce retentissante, Irving n’a pas son destin en mains: il est sous contrat avec Cleveland jusqu’en 2020 et ne peut donc être qu’échangé, contre un ou plusieurs joueurs et des choix de draft.

LeBron James déçu

C’est maintenant à la direction des Cavaliers de trouver une équipe intéressée, ce qui ne devrait pas manquer pour un joueur qui a réalisé en 2016-17 avec 25,5 points par match la meilleure saison de sa carrière, et capable d’offrir à Cleveland des contreparties intéressantes.

L’hypothèse d’un volte-face d’Irving semble bien improbable, d’autant que l’autre star de l’équipe, LeBron James, doit considérer sa démarche comme un coup de couteau dans le dos. “King James” est “surpris” et “déçu”, selon “ESPN”. Depuis son retour à Cleveland en 2014, après quatre saisons et deux titres à Miami, la superstar de la NBA avait pris Irving sous son aile et n’a jamais tari d’éloges sur celui qu’il présentait volontiers comme un ami.

Le 12 juin dernier, au soir de la quatrième défaite fatale dans la finale 2017 contre Golden State, Irving, lui-même, avait assuré qu’il se voyait au côté de James pour longtemps. “Je sais que si on poursuit notre chemin ensemble, nous n’aurons aucune limite, j’ai appris beaucoup à ses côtés et je veux continuer à apprendre” avait-il insisté. Que s’est-il passé depuis pour expliquer un tel revirement?

Le manager général des “Cavs”, David Griffin, dont il était proche, a quitté son poste, en raison de différends avec le propriétaire. Il a également vu Stephen Curry signer un méga-contrat de 202 millions de dollars avec Golden State et James Harden prolonger avec Houston qui s’est engagé à lui verser 228 millions de dollars lors des six prochaines années, des sommes que Cleveland ne peut proposer qu’à un seul joueur, LeBron James.

Enfin, et c’est peut-être l’information la plus importante, Irving aurait anticipé ce qui pourrait se passer l’été prochain: en juillet 2018, LeBron James peut en effet résilier son contrat avec Cleveland et les Lakers, à la recherche de leur gloire passée, se sont déjà positionnés pour l’accueillir.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision