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Drones et capteurs électroniques au service des agriculteurs

Les agriculteurs font de plus en plus appel à des drones d'épandage, ce qui permet une meilleure gestion des engrais et pesticides (photo symbolique). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Les robots, les drones et les capteurs électroniques sont de plus en plus présents dans l’agriculture, y compris en Suisse. L’Université de Neuchâtel a organisé un colloque de deux jours pour échanger sur les chances et les risques des fermes connectées.

Après la Smart city (ville intelligente), place au Smart farming: les nouvelles technologies débarquent dans les campagnes, a indiqué jeudi l’Université de Neuchâtel (UniNE). L’Institut de géographie de cette dernière, en collaboration avec l’Institut d’ethnologie, en a profité pour organiser un colloque avec une trentaine de spécialistes de différentes disciplines (géographie, ethnologie, sociologie, agronomie, économie et robotique).

“La ferme du futur se présente comme un système interconnecté, basé sur des techniques de collecte, de transfert et d’analyse de données, ce qui pose d’importants problèmes de confidentialité et de surveillance”, a précisé l’UniNE.

Tous deux organisateurs du colloque, Francisco Klauser, professeur à l’Institut de géographie de l’UniNE, et Dennis Pauschinger, post-doctorant, s’intéressent au premier modèle de drone à bénéficier d’une autorisation en Europe de pulvériser de manière autonome des produits de traitement de cultures. Ces drones d’épandage sont développés et utilisés par la compagnie Aero41 située en Valais.

Drone d’épandage

Francisco Klauser a étudié plus spécifiquement comment les drones d’épandage transforment les pratiques agricoles, en démontrant qu’ils y ajoutent une troisième dimension (celle de l’espace aérien). Le chercheur s’est demandé ce que cela implique comme changements pour tous les acteurs concernés.

Dennis Pauschinger a analysé la manière dont les nouvelles technologies numériques sont diffusées dans le secteur agricole en Suisse. Avec l’exemple du drone d’épandage, il a mis en évidence l’énorme effort d’innovation de l’entreprise qui produit le drone, mais aussi le rôle de l’Agroscope et des offices fédéraux impliqués, puisque c’est le premier drone d’épandage à être juridiquement considéré comme une machine d’application de traitement au sol.

Impact négatif limité

Le professeur d’ethnologie Jérémie Forney, troisième organisateur du colloque, est à la tête d’un projet Fonds national suisse (FNS) qui explore l’influence des technologies numériques sur la gouvernance des pratiques agro-environnementales. Et comment cela modifie les modes d’alimentation.

Le chercheur a rappelé qu’en offrant une gestion plus précise des ressources (engrais, pesticides, techniques de récolte), les technologies permettent à l’agriculture de minimiser l’impact négatif sur l’environnement. Mais en même temps, cela pose des problèmes au niveau de la protection des données et de leur éventuelle utilisation commerciale.

En effet, collecter et brasser d’énormes quantités de données pour améliorer par exemple la traçabilité d’un produit agricole, d’une céréale ou d’une viande n’est pas sans conséquence.

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