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Des combattants pro-régime tués dans une frappe attribuée à Israël

Israël a été accusé à plusieurs reprises d'avoir frappé en Syrie des positions militaires fidèles au président syrien Bachar al-Assad (archives). KEYSTONE/EPA SYRIAN MILITARY MEDIA/SYRIAN MILITARY MEDIA HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Au moins neuf combattants pro-régime, dont trois étrangers, ont péri dans une frappe nocturne attribuée à Israël. Les missiles ont visé un site militaire dans le nord de la Syrie, a rapporté lundi une ONG.

L’agence officielle syrienne Sana avait accusé Israël d’avoir bombardé dimanche soir un site militaire à Alep (nord). Citant une source militaire, Sana a indiqué que l’armée israélienne avait “pris pour cible avec ses missiles une de nos positions (…) au nord de l’aéroport militaire de Neirab”, à Alep. “Les dégâts sont uniquement matériels”, a affirmé cette agence.

D’après le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, “six Syriens et trois autres combattants, dont la nationalité n’a pas été établie, ont été tués dans cette frappe”. Des milliers de combattants iraniens ou afghans, présentés par Téhéran comme des “volontaires”, sont présents en Syrie en appui aux forces loyalistes.

Plateforme logistique

“Les missiles israéliens ont visé un centre dépendant des Gardiens de la Révolution (l’armée d’élite de la République islamique d’Iran, ndlr), près de l’aéroport militaire de Neirab”, a avancé M. Abdel Rahmane. Il s’agit, selon lui, d’une plateforme logistique utilisée pour approvisionner les combattants sur le front en nourriture et en équipements, mais pas d’un dépôt d’armes.

Interrogé sur la frappe nocturne, un porte-parole de l’armée israélienne a de son côté répondu: “nous ne commentons pas les informations provenant de l’étranger”.

L’Etat hébreu affirme s’employer à rester à l’écart de la guerre en Syrie voisine. Il ne cesse toutefois de proclamer qu’il ne permettra pas à Téhéran, soutien du régime de Damas, de se servir du pays en guerre comme tête de pont contre lui.

Officiellement en guerre

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a effectué plusieurs frappes contre le régime de Bachar al-Assad ou ses alliés, le Hezbollah libanais et l’Iran, près de Damas et dans les provinces centrales de Homs et de Hama, mais elles sont beaucoup plus rares dans le nord du pays.

Israël et la Syrie sont officiellement en état de guerre. Israël s’est emparé en 1967 de la majeure partie du plateau syrien du Golan, qu’elle a annexée en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Par ailleurs, l’armée israélienne est depuis quelques semaines en alerte à la suite de l’offensive déclenchée le 19 juin par Bachar al-Assad et ses alliés qui leur a permis de reprendre les zones rebelles dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie.

Dimanche, les forces du régime syrien ont commencé à bombarder intensivement la province stratégique de Qouneitra, voisine de celle de Deraa, selon l’OSDH. Cette province sensible, contrôlée à 70% par les rebelles, jouxte la ligne de démarcation sur le plateau du Golan, en majeure partie occupé et annexé par Israël.

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