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Décryptage du génome du sapin blanc

L'ADN d'un sapin blanc d'une forêt de Birmensdorf (ZH) a été utilisé pour décrypter le génome du conifère. Christian Rellstab / WSL sda-ats

(Keystone-ATS) Le génome du sapin blanc a été entièrement décrypté. Des scientifiques ont déchiffré 18 milliards de paires de bases. C’est six fois plus que le génome humain.

Le séquençage du génome du sapin blanc a été réalisé par une équipe internationale avec la participation de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL à Birmensdorf (ZH). “C’est un véritable tour de force”, a indiqué jeudi l’institut. Ce n’est que la sixième espèce de conifère au monde dont la séquence génomique est connue.

Sapin d’une forêt de Birmensdorf

Le sapin blanc est une espèce d’arbre important du point de vue du changement climatique, souligne le WSL. Afin de pouvoir mieux l’étudier, une équipe internationale a décrypté tout son matériel génétique. Pour ce travail, les scientifiques ont utilisé les graines et les aiguilles d’un sapin blanc d’une forêt de Birmensdorf.

C’est “un défi”, car les conifères possèdent un très grand matériel génétique avec de nombreux segments d’ADN similaires qui se répètent. Les chercheurs ont ainsi déchiffré 18 milliards de paires de bases qui sont les éléments constitutifs individuels du matériel génétique.

Un véritable puzzle

“C’est un véritable puzzle que l’on doit assembler sans modèle”, explique le coauteur Felix Gugerli, chercheur au WSL. L’image du génome est désormais complète, mais elle reste encore floue, précise-t-il.

Les parties du matériel génétique qui contiennent des gènes sont bien décrites. Cependant, entre les gènes s’intercalent de nombreuses séquences répétitives très semblables de paires de bases sans information génétique. Il reste donc encore beaucoup à faire pour obtenir une image d’ensemble à partir des pièces de ce puzzle.

Un génome décrypté aide à mieux comprendre la diversité génétique au sein d’une espèce. Le décryptage permet ainsi de savoir, par exemple, quel arbre se développe bien à un endroit précis, même sur des jeunes arbres. C’est beaucoup plus rapide qu’avec des essais de plantations longs et coûteux.

Regain d’intérêt pour le sapin

Conséquence du changement climatique, le sapin blanc connaît aujourd’hui un regain d’intérêt dans la sylviculture. Il peut remplacer l’épicéa et le hêtre, très importants pour l’économie, mais qui se développeront probablement moins bien que le sapin dans un climat plus chaud et plus sec.

Grâce aux analyses du matériel génétique, les forestiers peuvent sélectionner les arbres les mieux adaptés à un site donné. Déjà aujourd’hui, de nombreux forestiers poursuivent une stratégie de conversion de peuplements purs d’épicéas en forêts mixtes d’épicéas, de sapins et de hêtres, souligne le WSL.

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