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Abbas demande la fin de “l’apartheid” imposé par Israël

Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé l'Assemblée généralede l'ONU à "préserver la solution à deux Etats". KEYSTONE/AP/SETH WENIG sda-ats

(Keystone-ATS) Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé mercredi devant l’ONU la fin de “l’apartheid” imposé selon lui par Israël aux Palestiniens. Egalement présent à New York, le président iranien Hassan Rohani a prévenu que son pays respecte l’accord nucléaire de 2015.

“Nous avons la responsabilité et vous avez la responsabilité de mettre fin à l’apartheid en Palestine”, a-t-il lancé devant l’Assemblée générale des Nations unies à New York. “Si la solution à deux Etats devait être détruite” par la persistance de cet “apartheid”, “ce serait un échec” et “nous n’aurions pas d’autre choix que de poursuivre notre lutte” pour la fin de l’occupation israélienne, a-t-il insisté.

S’exprimant à la tribune au lendemain du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, il a appelé l’Assemblée générale à “préserver la solution à deux Etats”, “aujourd’hui en danger”, pour “sauver et promouvoir les chances de parvenir à la paix”. “Nous avons essayé à maintes reprises de relancer le processus de paix et nous avons demandé au Premier ministre israélien d’affirmer son engagement pour la solution à deux Etats”, mais il a “malheureusement rejeté cette offre”, a ajouté le président de l’Autorité palestinienne.

Dans un long discours de 45 minutes, Mahmoud Abbas a exprimé la frustration des Palestiniens face à l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix.

Détermination de Téhéran

S’exprimant au lendemain d’une diatribe du président américain contre l’Iran, le président iranien Hassan Rohani a pour sa part dit que son pays respecte l’accord nucléaire de 2015 mais réagira avec “détermination” si ce texte vient à être dénoncé.

“Nous n’avons trompé personne, nous n’avons pas été malhonnêtes” dans l’application de l’accord, a souligné M. Rohani. “L’accord appartient à la communauté internationale et pas à un ou deux pays”, a-t-il ajouté. “Il serait dommage que l’accord soit détruit par des nouveaux voyous en politique internationale”, a estimé le président iranien, en visant implicitement Donald Trump.

Le président américain pourrait, mi-octobre, ne pas certifier que l’Iran respecte ses obligations, ce qui ouvrirait la voie à une réinstallation de sanctions pourtant déjà levées dans le cadre de l’accord. “En violant ses engagements internationaux, la nouvelle administration américaine détruit sa propre crédibilité et sape la confiance internationale à son égard”, a lancé M. Rohani.

Interdire les armes nucléaires

Une cinquantaine de pays, Brésil en tête, ont par ailleurs lancé mercredi à l’ONU à New York la signature d’un traité à portée symbolique bannissant l’arme atomique. Ce texte a surtout une portée symbolique en raison de son boycott par les grandes puissances nucléaires.

Elaboré en quelques mois, le traité a été adopté en juillet par 122 pays. Il doit entrer en vigueur dès lors qu’il aura été ratifié par 50 pays. Le président brésilien Michel Temer a été le premier à signer ce texte, et devait être suivi par les représentants de 50 autres pays.

Mais aucune des neuf puissances nucléaires – Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Pakistan, Israël, France, Royaume-Uni, Corée du Nord – n’a prévu de s’y rallier. Les pays de l’OTAN sont aussi restés à l’écart, ainsi que le Japon, seul pays à avoir subi, en 1945, une attaque à l’arme atomique.

La Suisse ne fait pas partie des Etats qui signent ce texte mercredi. La Confédération aura besoin de plusieurs mois avant de décider quelle est sa position sur le nouveau Traité d’interdiction des armes nucléaires, a-t-elle fait savoir il y a une semaine.

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