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Syrie: Pedersen veut plus de libérations de détenus pour avancer

Geir Pedersen a mené de nombreuses discussions depuis janvier avec les parties au conflit syrien de même que la Russie et d'autres pays influents (archives). KEYSTONE/AP/ALEXANDER ZEMLIANICHENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Le nouvel émissaire de l’ONU sur la Syrie souhaite davantage de libérations de détenus pour établir la confiance pour atteindre un Comité constitutionnel. Geir Pedersen a dit vendredi à Genève que toutes les parties sont d’accord sur le processus vers cette entité.

Une seconde vague de libérations de 20 personnes de chaque côté a récemment été achevée. M. Pedersen a souhaité devant la presse “une augmentation du nombre de personnes relâchées”. Et aussi des avancées sur la question des personnes disparues.

Selon lui, d’autres mesures établissant la confiance contribueront à relancer un processus politique. “Il est prématuré” de les mentionner “mais nous avons quelques idées, ajoute M. Pedersen, entré en fonction début janvier et qui a rendu visite au gouvernement, à l’opposition et aux pays influents.

Les cessez-le-feu doivent devenir une “réelle” composante, selon lui. Il souhaite aussi que les conditions soient réunies pour un retour des déplacés et des réfugiés dans leurs habitations.

Après l’échec de son prédécesseur Staffan de Mistura à pouvoir lancer un Comité constitutionnel de 150 personnes, le Norvégien va s’atteler auprès de la Russie, l’Iran et la Turquie à arracher ce dispositif. Qui doit démarrer “dès que possible”, a-t-il glissé. Mais il faut encore clarifier certains noms parmi les membres de cette instance.

Prudent sur le retrait américain de Syrie

Comme M. de Mistura, M. Pedersen estime que le Comité “ouvrira la porte” à un processus politique plus actif pour mettre un terme à un conflit qui a fait près de 370’000 victimes en huit ans. Toutes les parties “ont identifié les défis et nous sommes d’accord sur les moyens d’avancer”, se contente de dire le Norvégien.

Il veut aussi poursuivre la mobilisation de la société civile, notamment les femmes, condition selon lui à terme à une paix durable. Celle-ci est répartie entre de nombreux segments. M. Pedersen reste en revanche prudent après l’annonce du retrait américain.

L’ONU contribuera à la reconstruction du pays. Mais elle dépend des donateurs, a rappelé l’émissaire. M. Pedersen se dit aussi ravi d’observer que la Russie et la Turquie continuer à souhaiter une solution pacifique pour Idlib où se trouvent trois millions de personnes.

Toutefois, la zone est largement contrôlée par les djihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS), constitué surtout de l’ex-branche d’Al-Qaïda, devaient se retirer de la zone. “Plus de 90% du territoire de l’enclave” au total, selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Jeudi, Moscou, Ankara et Téhéran ont mené une discussion.

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