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Syrie: les pourparlers de Genève reprennent dans l’ombre d’Astana

Bachar al-Jaafari n'a fait aucune déclaration à son arrivée au Palais des Nations. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) Les parties au conflit syrien sont à nouveau à Genève. Première à rencontrer l’émissaire de l’ONU, la délégation du gouvernement syrien a entamé mardi cette 6e série de pourparlers qui suit l’accord de désescalade conclu par la Russie et d’autres acteurs à Astana.

A son arrivée, l’ambassadeur syrien à l’ONU à New York Bachar al-Jaafari n’a fait aucune déclaration. Lundi, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura s’était refusé à fixer des attentes sur ces quatre à cinq jours de négociations. L’ONU reste sur un objectif d’avancées “par étapes”.

Avec son adjoint Ramzy Ezzeldin Ramzy, M. de Mistura s’était montré convaincu du sérieux de l’engagement du gouvernement de Damas dans les discussions à Genève. La semaine dernière pourtant, le président syrien Bachar al-Assad a lui-même parlé d’une “rencontre pour les médias”.

“Il n’y a rien de substantiel”, a-t-il ajouté, estimant au contraire que le processus mené par la Russie, l’Iran et la Turquie à Astana, au Kazakhstan, était important. Pour l’émissaire de l’ONU en revanche, les deux dispositifs doivent se compléter.

Discussions plus intensives

L’accord signé il y a une dizaine de jours à Astana par Moscou et Téhéran, alliés du régime syrien, et la Turquie, proche des rebelles, prévoit une désescalade entre gouvernement et rebelles dans quatre zones. Celles-ci doivent être doublées de “zones de sécurité”, soit des zones d’exclusion aérienne.

De son côté, le principal groupe d’opposition du Haut Comité pour les négociations (HCN), soutenu par l’Arabie saoudite, veut maintenir Genève comme centre incontournable vers une transition politique. “Une Syrie libre n’a pas de place pour le terrorisme ni pour Bachar al-Assad”, a insisté lundi en fin d’après-midi le président de la délégation du HCN Nasser al-Hariri.

Une revendication rejetée par Damas. D’autant plus que le régime avance sur le terrain et a regagné de nombreux territoires contrôlés par les rebelles, dont plusieurs zones dans la capitale.

Les parties doivent aborder quatre thèmes à Genève: un gouvernement de transition, une nouvelle Constitution, des élections contrôlées par l’ONU et la lutte contre le terrorisme. M. de Mistura a prévu des discussions plus actives que par le passé et plusieurs sessions par jour.

Au total, 13,5 millions de personnes ont besoin d’assistance en Syrie et cinq millions sont réfugiées dans les pays voisins. En six ans, le conflit a fait plus de 320’000 victimes.

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