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Soudan du Sud: l’ONU dénonce de possibles crimes contre l’humanité

Les forces pro-gouvernementales sont responsables de la majorité de possibles crimes contre l'humanité au Soudan du Sud selon l'ONU (archives). KEYSTONE/AP/BULLEN CHOL sda-ats

(Keystone-ATS) De nouveaux “possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité” ont été perpétrés à Yei, au Soudan du Sud. L’ONU a publié vendredi à Genève un rapport qui cible notamment 114 attaques pro-gouvernementales contre des civils, notamment à caractère ethnique.

“Nous croyons que ces abus continuent un petit échantillon” de ce qui a eu lieu entre juillet 2016 et janvier dernier, a estimé devant la presse la cheffe pour l’Est et le Sud de l’Afrique au Haut Commissariat aux droits de l’homme Julie de Rivero. Les violations des forces d’opposition sont par exemple difficiles à documenter étant donné que le régime n’a pas autorisé l’accès aux zones qu’ils contrôlent.

Mais les forces pro-gouvernementales (SPLA) sont rendues responsables de la majorité des abus par l’ONU. Des civils ont été victimes de torture présumée, de bombardements indiscriminés, d’assassinats ciblés, de pillage, d’incendies volontaires de leur propriété ou de violences sexuelles, indique le document de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (MINUSS) et du Haut Commissariat aux droits de l’homme.

Ceux qui ont fui les combats ont également été touchés, selon le rapport. Un camp de réfugiés a notamment été visé. Des images satellites ont contribué à corroborer les accusations qui ont mené notamment au déplacement forcé de dizaines de milliers de civils.

Millions de déplacés au total

Après le début des violences en juillet dernier dans cette région de 200’000 à 300’000 personnes, le dirigeant de l’opposition Riek Machar avait été contraint de fuir. L’ONU dénonce “une nouvelle fois” l’impunité au Soudan du Sud et appelle à une trêve et à la constitution de la cour hybride prévue. L’autorité de transition doit poursuivre les responsables, selon le rapport.

Le conflit depuis 2013 au Soudan du Sud a contraint 1,8 million de personnes à se rendre dans les pays voisins. Cette crise de réfugiés est celle qui augmente le plus rapidement au monde.

Environ 2 millions de personnes sont de leur côté déplacées à l’intérieur du Soudan du Sud. Et près de 8 millions au total ont besoin d’une assistance humanitaire. L’ONU a déclaré récemment un état de famine dans deux régions du pays.

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