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Russie: la perte d’un satellite due à une erreur de calcul

Le satellite avait été lancé fin novembre à partir du cosmodrome de Vostotchny, dans l'Extrême-Orient russe (archives). KEYSTONE/EPA/MAXIM SHIPENKOV sda-ats

(Keystone-ATS) La perte d’un satellite a été causée par une erreur de calcul, a indiqué mardi l’agence spatiale russe Roskosmos. Il avait été lancé fin novembre à partir du cosmodrome de Vostotchny, dans l’Extrême-Orient russe.

Le 28 novembre, la Russie avait perdu le contact avec le satellite météorologique Meteor lancé quelques heures plus tôt par une fusée Soyouz depuis le nouveau cosmodrome de Vostotchny.

“L’algorithme du système de navigation a conclu à une orientation incorrecte pour le décollage de l’étage supérieur (du satellite) après s’être détaché de la fusée”, a déclaré à l’agence de presse russe Interfax le vice-président de Roskosmos, Alexandre Ivanov.

En conséquence, l’étage supérieur du satellite a effectué une rotation dans le mauvais sens, ce qui a mené à sa perte, a-t-il précisé, parlant d’une “situation inhabituelle”.

“Malheureusement, nous avons été confrontés à un problème qui n’est pas lié à la qualité, à la rigueur dans l’industrie (spatiale, ndlr) mais à la particularité du logiciel utilisé”, qui a déjà vingt ans de service, a affirmé M. Ivanov. Le prochain lancement d’une fusée, prévu le 22 décembre, a été reporté, a-t-il ajouté.

Nouvelle commission d’enquête

Mais le vice-Premier ministre russe chargé de l’Espace, Dmitri Rogozine, a plus tard critiqué la commission d’enquête de Roskosmos. “Les résultats de la commission de Roskosmos ne peuvent être considérés comme totalement objectifs puisqu’ils ne répondent pas à la question principale: comment une telle erreur peut avoir lieu et qui est responsable”, a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes.

Il a ajouté qu’une nouvelle commission sera créée pour analyser le travail de Roskosmos. “Ces résultats seront montrés aux dirigeants du pays”, a-t-il précisé.

Selon l’expert indépendant russe Vadim Loukachevitch, les conclusions de Roskosmos constituent une tentative de préserver sa réputation face à ce qui est une erreur humaine. “C’est l’échec de la personne qui a programmé cet algorithme. Si l’algorithme n’a pas fonctionné, cela veut dire qu’il n’a pas été programmé avec les paramètres du cosmodrome Vostotchny”, a-t-il affirmé.

Plusieurs revers

La perte du satellite météorologique – qui était accompagné de 18 charges utiles appartenant à des institutions ou des entreprises du Canada, des États-Unis, du Japon, d’Allemagne, de Suède et de Norvège – a représenté un nouvel échec cuisant pour l’industrie spatiale russe, qui a connu plusieurs revers retentissants ces dernières années.

Construit pour le coût de 300 à 400 milliards de roubles (5 à 6,7 milliards de francs), le cosmodrome de Vostotchny avait déjà connu en avril 2016 un premier accroc lorsque le lancement d’une fusée avait dû être annulé in extremis en raison du dysfonctionnement d’un câble.

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