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Nabucco de Verdi dans une cathédrale de Lausanne métamorphosée

Une spirale symbolisant l'orgueil humain s'élève au centre de la cathédrale. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) La cathédrale de Lausanne se métamorphose pour une série de six spectacles dès samedi. L’orchestre Amabilis et le choeur Horizons interpréteront une version moderne du Nabucco de Verdi. Dans un décor tout en bois inédit, réalisé par un laboratoire de l’EPFL.

Les metteurs en scène Gérard Demierre et Jean-Philippe Guilois ont voulu “utiliser l’espace grandiose de la cathédrale comme une scène”, explique Anouk Farine-Hitz, une des choristes. Ainsi, le choeur déambulera dans le vaste édifice gothique, les solistes grimperont sur une haute spirale toute en bois, érigée dans la nef.

Comme dans certains théâtres à l’ancienne, chanteurs et musiciens seront entourés du public, sur trois côtés. Des estrades en pente sont apparues dans la nef et dans les deux bras du transept.

Sans clou ni colle

Chaque soir, quelque 760 spectateurs prendront place sur des gradins développés au laboratoire IBOIS de l’EPFL. Particularité de l’ouvrage qui épouse les volumes de la nef et du transept: il a été assemblé sans clou, ni vis, ni colle, explique la Haute Ecole.

La technologie, développée sous la direction d’Yves Weinand, repose sur un système de joints clipsés qui joue sur l’élasticité du bois durant la phase de montage. Cela permet de réaliser des emboîtements très solides et totalement démontables. Au terme des représentations, les gradins seront d’ailleurs démontés et mis en vente.

Des migrants sur les routes

Sur le fond, le spectacle transpose la thématique de Nabucco dans une époque moderne, au milieu du 20e siècle. La mise en scène a gommé le contexte biblique pour mettre au premier plan un drame humain: l’histoire d’un homme politique, qui a utilisé le pouvoir pour détruire son pays et réduire sa population à l’esclavage.

Les chanteurs incarnent des migrants, des exilés, partis sur les routes pour fuir un régime totalitaire. Leurs costumes ? Des habits de voyage foncés: vestes, châles, chapeaux et valises des années 50, dénichés au fond des armoires ou dans des brocantes.

La scénographie réserve quelques surprises, avec jeux de lumière et effets spéciaux. Environ 150 chanteurs et musiciens se produiront sous la baguette de Ferran Gili-Millera. Les quatre premières représentations sont complètes. Deux supplémentaires sont prévues les 23 et 24 novembre.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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