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Les rebelles syriens suspendent leur participation aux pourparlers

L'annonce des rebelles syriens de suspendre leur participation aux discussions intervient dès le début des négociations à Astana, en présence notamment de l'émissaire de l'ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Les rebelles syriens ont annoncé mercredi qu’ils suspendaient jusqu’à l’arrêt des bombardements dans leur pays leur participation aux pourparlers avec le régime à Astana, au Kazakhstan. Les discussions s’étaient ouvertes quelques heures auparavant.

“La délégation rebelle suspend les rencontres à cause des violents bombardements aériens frappant les civils. La suspension durera jusqu’à la fin des frappes dans toute la Syrie”, a indiqué à l’AFP une source au sein de la délégation rebelle, sans spécifier où se déroulent ces bombardements.

“Les rebelles suspendent leur participation aux rencontres d’Astana jusqu’à ce qu’il y ait un engagement total sur la fin des bombardements en Syrie”, a ajouté une autre source proche de l’opposition.

Cette annonce intervient dès le début des négociations dans la capitale kazakhe sous l’égide des “parrains” russe et iranien du régime du président Bachar al-Assad, et du “parrain” turc des rebelles, en présence de l’émissaire de l’ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura.

Zones de “désescalade”

Selon des sources proches de l’opposition interrogées par l’AFP, le gouvernement et les rebelles syriens avaient commencé à discuter d’un projet proposé par Moscou de zones de “désescalade” à travers le pays.

Le document, dont une version en arabe a été fournie à l’AFP, appelle à la création de “zones de désescalade” dans les territoires rebelles d’Idleb (nord-ouest), de la province centrale de Homs, dans l’enclave rebelle de la Ghouta (banlieue est de Damas) et dans la partie méridionale du pays.

Ces zones ont pour objectif “de mettre immédiatement fin à la violence” et de “fournir les conditions pour un retour sécurisé et volontaire des réfugiés”.

Selon le projet, “des zones de sécurité” seraient mises en place autour des “zones de désescalade” et constituées de points de contrôle et de centres de surveillance tenus conjointement par l’armée syrienne et les rebelles. Des unités militaires d'”observateurs” de pays non précisés devraient aussi être déployées.

Pendant sécuritaire de Genève

Le document stipule que la Turquie, l’Iran et la Russie seront les garants de l’accord et qu’ils s’engagent à créer “un groupe de travail commun” dans les cinq jours suivant la signature du document par les protagonistes.

Les négociations d’Astana sont présentées comme le pendant sécuritaire des pourparlers plus politiques sur l’avenir du pays qui se tiennent à Genève et qui n’ont pas progressé jusqu’à présent.

Les précédentes rencontres d’Astana s’étaient concentrées sur le renforcement d’une fragile trêve, instaurée en décembre entre forces de Bachar al-Assad et groupes rebelles, mais menacée par des flambées régulières de violences.

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