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Les bouchers dénoncent une “mise sous tutelle” de la population

La Suisse reste dans le haut du tableau européen en matière de consommation de viande (photo symbolique). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les bouchers attribuent la baisse de la consommation de viande en Suisse à une évolution axée sur la qualité, mais aussi à une “mise sous tutelle” de la population. Ils appellent les autorités à garantir la liberté de choix dans l’alimentation.

La “manie” des autorités fédérales d’intervenir dans les habitudes alimentaires des gens dans le cadre de la stratégie alimentaire 2017-2024 et leurs “tendances toujours plus marquées à imposer leurs vues” inquiètent l’Union professionnelle suisse de la viande (UPSV). Son président Rolf Büttiker et son directeur Ruedi Hadorn en ont fait part jeudi face aux médias réunis à Zurich.

Mise en avant de journées sans poisson ni viande, promotion de l’alimentation végétarienne et végane, renoncement à la viande de porc pour des raisons religieuses, l’UPSV dénonce une “mise sous tutelle” de la population. Sous la devise “Liberté de choix au lieu de mise sous tutelle – ne touchez pas à nos assiettes”, elle veut mettre le holà à ces “tentatives d’intervention”.

Malgré les Fêtes et les grillades

Les chiffres publiés en mars sur la consommation de viande en Suisse en témoignent: l’année 2017 “n’a pas été facile”, a souligné Rolf Büttiker, qui rend son tablier de président début mai. En tenant compte des produits carnés en tous genres, elle a baissé de 1,9% pour passer de 51 à 50 kg par personne et ce, malgré une saison de grillades et des Fêtes de fin d’année couronnées de succès.

Si l’on y ajoute les quantités non recensées d’achats de viande à l’étranger et les importations illégales, la consommation par tête peut être évaluée à 60 kg, estime l’ancien conseiller aux Etats soleurois. La Suisse se trouve ainsi dans la première moitié du classement européen. Les consommateurs misent en outre de plus en plus sur la qualité au détriment de la quantité de viande consommée.

Trop peu de relève

Il n’empêche: la pression sur les marges et le trafic frontalier unilatéral donne des soucis à l’UPSV. Un autre sujet d’inquiétude a “souvent empêché” Rolf Büttiker “de dormir”, en 11 ans de service: la relève de bouchers continue de reculer de manière effrénée. Aujourd’hui, seuls 300 jeunes commencent un apprentissage dans la branche chaque année dont 20% ne terminent pas leur formation.

Au total, 24’000 personnes travaillent dans des boucheries artisanales ou industrielles en Suisse. Sur les 1000 commerces membres de l’UPSV, 800 comptent moins de neuf employés.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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