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Le garage des ambulances du CHUV transformé en hôpital

Les urgences du CHUV ont été réaménagées pour accueillir les patients touchés par le Covid-19. KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Porte d’entrée du dispositif hospitalier, le service des urgences du CHUV à Lausanne a dû être adapté. Objectif: être en mesure d’absorber une éventuelle vague de patients touchés par le Covid-19.

“Nous essayons d’avoir toujours deux coups d’avance, démarre le professeur Pierre-Nicolas Carron, chef du service. Ces derniers jours, nous nous sommes beaucoup étendus, en aménageant des espaces ou en créant complètement des infrastructures pour augmenter notre capacité d’accueil.” Celle-ci a doublé.

Derrière une porte battante, un couloir de transit est désormais garni d’une alignée de seize lits, chaque place étant pourvue d’oxygène et d’un ordinateur permettant de surveiller l’état du patient.

“C’est un couloir qui a été pensé pour être aménagé très rapidement lors d’épisodes spéciaux, mais c’est la première fois que nous y avons recours et qu’il est vraiment équipé”, précise le professeur Carron. Plus loin, une ancienne salle de stockage et de réunion est occupée par douze lits, séparés par des paravents.

Finalement, c’est le garage des ambulances qui a été complètement métamorphosé. Vidé de ses véhicules, il accueille désormais une infrastructure complétée à l’extérieur par une grande tente, et dans laquelle a été aménagé un nouvel espace de prise en charge de dix-huit places.

“C’est une infrastructure digne d’un hôpital suisse, elle aussi équipée en chauffage, en informatique et en oxygène”, précise le spécialiste.

Ces nouveaux espaces ne sont pas destinés à accueillir des malades ou des blessés sur une longue durée, ils doivent permettre de libérer d’autres secteurs des urgences.

Baisse d’activité

“Ce sont des endroits où les patients vont rester quelques heures, le temps de prendre une décision sur la prise en charge et le traitement. Même si nous avons reproduit les conditions d’une chambre classique, l’objectif n’est pas de garder des gens dans le couloir pendant la nuit par exemple”, explique Pierre-Nicolas Carron.

Surtout, il insiste: “Nous ne faisons pas que du Covid-19. Tous les patients continuent à être pris en charge normalement !”

Un rappel important alors que le service observe une baisse d’activité “de 30% à 50% en fonction des jours par rapport à la moyenne habituelle”. Soit 80 à 100 cas quotidiens contre environ 150 à 200 en temps normal.

Peur de déranger

“Nous imaginons plusieurs explications. Certains pensent que nous sommes débordés et ont peur de déranger, d’autres vont peut-être chez leur médecin traitant ou rechignent à venir en milieu hospitalier car ils craignent d’être contaminés. Il y a aussi nettement moins d’activités professionnelles ou sportives et d’événements festifs”, envisage le chef des urgences.

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