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La NASA conteste l’activité microbienne de 3,7 milliards d’années

Les chercheurs australiens de l'université de Wollongong ont découvert les structures au Groenland (archives). KEYSTONE/AP The Australian National University/LAURE GAUTHIEZ sda-ats

(Keystone-ATS) La date de l’apparition de la vie sur terre n’est pas encore gravée dans la pierre. Deux ans après la découverte d’indices d’une activité microbienne vieille de 3,7 milliards d’années, d’autres chercheurs ont contesté mercredi les conclusions de l’étude.

Selon eux, les structures en question ne sont pas d’origine biologique, mais résulteraient de processus géologiques.

Le 1er septembre 2016, des géologues australiens avaient fait sensation en annonçant la mise en évidence de petites structures en forme de cônes dans des roches vieilles de 3,7 milliards d’années au Groenland. Pour eux, il s’agirait de stromatolites, des structures sédimentaires d’origine biologique. Ces formations faites de carbonate, disposé en couches, résultent de l’activité de micro-organismes vivant dans l’eau.

Dans leur étude parue dans la revue Nature, l’équipe de scientifiques australiens soulignait que ces stromatolites, mesurant 1 à 4 centimètres, avaient 220 ans de plus que les plus anciens repérés jusqu’alors en Australie et qui affichaient déjà 3,45 milliards d’années au compteur.

Pas de couches internes

Les chercheurs en concluaient que la vie serait apparue rapidement, quelque 800 millions d’années seulement après la formation de la Terre, âgée de 4,567 milliards d’années.

Mais une autre étude, parue elle aussi dans Nature, vient leur porter la contradiction. Une équipe menée par Abigail Allwood, chercheuse reconnue du JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA, a mené une contre-expertise et son verdict est net: les structures découvertes par Allen Nutman “ne sont pas des stromatolites vieux de 3,7 milliards d’années”.

En effet, elles “ne présentent pas de couches internes”, une des caractéristiques des stromatolites, soulignent les chercheurs, qui ont analysé en 3D la morphologie de ces structures. Elles ne présentent pas non plus la composition chimique qui permet de dire que des micro-organismes ont été à l’oeuvre dans leur formation.

“A notre avis, il semble raisonnable d’interpréter” les structures découvertes au Groenland comme étant le produit de la déformation structurelle et de l’altération du carbonate des couches rocheuses”, souligne l’étude. Pour les auteurs, ce cas doit servir de “mise en garde” méthodologique pour la recherche de signes de vie passée sur la planète Mars.

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