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L’ONU lance une mission d’enquête sur les abus contre les Rohingyas

La répression après des violences dans l'Etat de Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, avait forcé près de 80'000 Rohingyas musulmans à fuir au Bangladesh (archives). KEYSTONE/EPA ROYAL THAI NAVY sda-ats

(Keystone-ATS) Les violences contre la minorité des Rohingyas en Birmanie, considérées comme “de possibles crimes contre l’Humanité”, vont faire l’objet d’investigations internationales. L’ONU a décidé vendredi à Genève de créer une mission indépendante d’établissement des faits.

Dans une résolution adoptée sans vote, le Conseil des droits de l’homme a chargé son président de nommer les membres de cette mission. Elle devra notamment clarifier les allégations de détention arbitraire, torture, violences sexuelles, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées ou encore déplacements forcés.

Elle devra aussi présenter un rapport final à la session du Conseil dans un an. Le Conseil des droits de l’homme a aussi condamné les attaques contre les postes-frontières en octobre dernier dans l’Etat de Rakhine, dans l’ouest de la Birmanie. La répression après ces violences avait forcé près de 80’000 Rohingyas musulmans à fuir au Bangladesh.

Une mission d’enquête du Haut Commissariat des droits de l’homme a récemment dénoncé des violences “sans précédent” contre eux, qu’elle avait qualifiées de “possibles crimes contre l’Humanité”. Des centaines de personnes ont été tuées par les forces de sécurité.

Suisse favorable à des investigations

Aussi bien le Haut Commissaire Zeid Raad al-Hussein que la rapporteuse spéciale sur la Birmanie Yanghee Lee, dont le mandat a été prolongé vendredi d’un an, avaient exigé une Commission d’enquête internationale. Mais le gouvernement birman demandait davantage de temps pour que sa Commission nationale rende ses conclusions. La Suisse était aussi favorable à des investigations internationales.

Le Conseil des droits de l’homme appelle par ailleurs les autorités birmanes à lever les restrictions de mouvement dans cette région. Il se dit encore “profondément préoccupé” par la détérioration de la situation des Rohingyas en matière des droits de l’homme.

S’il a reconnu les réformes politiques et économiques “positives” en Birmanie et le début d’investigations sur les crimes perpétrés contre la minorité des Rohingyas, il demande au gouvernement de poursuivre ses efforts. Il souhaite notamment que les déplacés et les réfugiés puissent rentrer chez eux.

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