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L’ONU inquiète par la nouvelle loi antiterroriste au Nicaragua

L'ONU est préoccupée par la possible disparition forcée de deux défenseurs des droits de l'homme au Nicaragua (archives). KEYSTONE/EPA EFE/BIENVENIDO VELASCO sda-ats

(Keystone-ATS) L’ONU est “particulièrement inquiète” par la nouvelle loi antiterroriste approuvée lundi par le Parlement nicaraguayéen. Elle devait avoir mardi pour la première fois accès à des détenus, trois mois après le début de la crise dans ce pays.

La nouvelle loi prévoit des “dispositions très imprécises”, a dit devant la presse un porte-parole du haut-Commissariat aux droits de l’homme. Un article en particulier considère comme terroriste “quelqu’un qui provoque des décès ou des blessés ou détruit des infrastructures publiques ou privées pour tenter d’intimider la population” et de troubler l’ordre constitutionnel.

Cette mesure pourrait prendre en compte quelqu’un qui ne fait qu'”exercer son droit à protester”, a relevé le porte-parole. Le Haut-Commissariat est par ailleurs très préoccupé par la situation de deux défenseurs des droits de l’homme, dont l’un a été qualifié de “terroriste” par le gouvernement. Ceux-ci pourraient avoir été victimes de disparitions forcées.

Ils ont été détenus vendredi à l’aéroport de Managua par la police et les autorités n’ont pas dit depuis à leurs proches où ils se trouvaient, malgré des demandes judiciaires. Le Haut-Commissariat demande au gouvernement de donner des indications “immédiatement” sur ces deux personnes.

La répression des manifestations contre le président Daniel Ortega a fait au moins 280 victimes et 1830 blessés, selon des estimations de l’ONU. De nombreuses violations des droits de l’homme ont été observées, d’exécutions extrajudiciaires à de la torture en passant par des incitations à la haine ou des détentions arbitraires.

Des groupes armés ont pu oeuvrer avec le “soutien tacite” des forces de sécurité gouvernementales dans un contexte d’absence d’Etat de droit, déplore le porte-parole. Depuis quelque temps, le dispositif du Haut-Commissariat dépêché au Nicaragua demandait un accès aux détenus. Celui-ci devait être rendu possible pour la première fois mardi. “S’il a lieu, ce serait une petite percée”, a encore dit le porte-parole.

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