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L’exportation d’amiante chrysotile ne sera pas davantage encadrée

Une centaine de syndicalistes avaient manifesté fin avril à Genève pour exiger la fin du commerce de l'amiante. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) L’amiante chrysotile n’aura pas besoin d’un accord préalable du pays importateur pour être exportée. Plusieurs Etats ont bloqué à Genève l’ajout de cette substance à la liste des produits chimiques encadrés par la Convention de Rotterdam.

La Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Inde, la Syrie et le Zimbabwe se sont opposés à cette mesure qui était soutenue par la Suisse. Mercredi soir, le syndicat mondial IndustriAll a estimé que la Convention de Rotterdam, présidée actuellement par le chef des affaires internationales de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) Franz Perrez, était discréditée.

“La Convention de Rotterdam est brisée” et le système multilatéral de l’ONU est entaché, a estimé le chef des questions de santé au syndicat Brian Kohler. Les Etats parties aux trois Conventions de Rotterdam, de Stockholm et de Bâle sur les produits chimiques ou les déchets dangereux sont réunis depuis près de deux semaines à Genève.

Plusieurs produits visés

Une partie ministérielle, où la Suisse est emmenée par le directeur de l’OFEV Marc Chardonnens, a lieu jusqu’à vendredi. A l’ouverture de cette réunion, il a rappelé jeudi que plusieurs Objectifs du développement durable (ODD) “sont directement liés aux produits chimiques et aux déchets”.

Selon lui, les trois Conventions ne sont pas remises en cause. Elles constituent des éléments centraux de la “gouvernance environnementale internationale”. Mais “l’efficacité de la Convention de Rotterdam doit être améliorée” pour mieux protéger les populations, a-t-il reconnu.

Il a salué l’inscription, pendant cette conférence, de plusieurs autres substances sur les listes des produits ciblés par les différentes Conventions.

Droit de veto

L’ajout de l’amiante chrysotile à l’Annexe III de la Convention de Rotterdam a toujours été bloqué par les pays exportateurs comme la Russie ou le Kazakhstan. Contrairement aux deux autres accords, la Convention de Rotterdam prévoit un droit de veto pour chaque Etat membre.

Un groupe de douze pays africains souhaite modifier ce dispositif. Sa proposition de valider un ajout en cas de soutien de trois quarts des votants était examinée pendant la conférence. Quelque deux millions de tonnes d’amiante par an sont toujours extraites, dont la majorité est vendue dans les pays en développement, explique industriALL.

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