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L’espion suisse se confie aux médias alémaniques

L'espion suisse, ici lors de son procès à Francfort, s'est exprimé pour la première fois devant les médias (archives). KEYSTONE/EPA GETTY IMAGES POOL/ALEXANDER SCHEUBER / GETTY IMAGE sda-ats

(Keystone-ATS) L’espion suisse condamné en Allemagne à 22 mois de prison avec sursis a pris position pour la première fois publiquement mercredi. Il s’est exprimé sur des chaînes de télévision locales alémaniques ainsi que sur le site internet du Blick.

L’ancien policier zurichois ne se considère ni comme victime ni comme délinquant, car il a agi avec toute sa conviction. Il était conscient de violer le droit allemand, a-t-il déclaré. Mais comme il savait ce que l’Allemagne allait faire avec les données bancaires contenues sur les CD-Roms volés, les lois allemandes lui étaient égales.

Il ne s’est jamais vu comme espion, a-t-il poursuivi. Il était un patriote. Son action en Allemagne lui a rapporté 13’000 euros. Aujourd’hui, il est “ruiné” du point de vue financier.

La mission que lui avait confiée le Service de renseignement de la Confédération (SRC) était de compléter avec les noms et les adresses une liste fragmentaire d’inspecteurs du fisc allemand. De plus, il devait placer une taupe au sein des autorités allemandes.

Débusquer des noms

L’objectif était que cet informateur débusque les faux noms sous lesquels opéraient les inspecteurs allemands en Suisse. Ils auraient ainsi pu être arrêtés lors de leurs engagements en Suisse.

Pour le compte de la Suisse, l’espion a payé deux fois 30’000 euros à cet informateur. L’opération a ensuite été arrêtée, car l’échange d’informations automatique avait entre-temps été officiellement conclu entre Berne et Berlin.

Sa dernière activité en Allemagne a été aventureuse, a-t-il raconté. Il a senti que les Allemands lui tendaient un piège et il leur a vendu de fausses données bancaires pour 20’000 euros. Le Ministère public de la Confédération était au courant. Après son arrestation, le MPC l’a toutefois laissé tomber.

Dialogue refusé

L’agent suisse et son avocat Valentin Landmann réfléchissent à porter plainte contre les autorités helvétiques. Selon le droit des obligations, c’est le mandant qui répond des dommages causés par un mandat donné.

L’espion et son avocat souhaiteraient toutefois beaucoup plus régler l’affaire d’un commun accord par le biais d’un dédommagement de la part de la Confédération. Jusqu’ici, les autorités auraient toutefois refusé tout dialogue.

L’homme s’est exprimé mercredi sur TeleZüri, Tele M1 et TeleBärn ainsi que sur “Blick Online”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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