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Ignazio Cassis reprendra le DFAE ou un autre département

Ignazio Cassis pourrait se retrouver au DFAE, au DFJP, au DFI, voire au DDPS. Keystone/MARCEL BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), occupé par le démissionnaire PLR Didier Burkhalter, est désormais disponible. Ignazio Cassis pourrait aussi se retrouver au DFJP, au DFI, voire au DDPS.

Mais les ministres en poste pourraient préférer attendre quelques années pour une rocade. La tradition veut que le Conseil fédéral se réunisse avec le nouvel élu. La rencontre aura lieu vendredi. Les ministres déjà en poste font part de leur choix de dicastère par ordre d’ancienneté. Le dernier arrivé se prononce en dernier. En cas de concurrence pour un département, le gouvernement vote.

Interrogé par la presse à l’issue de son élection, M. Cassis a laissé toutes les options ouvertes. “Je n’ai aucune idée de ce qui va être décidé dans deux jours.” Le Tessinois a dit se réjouir de reprendre les rênes de n’importe quel département. Avant de prier les médias de lui laisser ensuite cent jours pour faire le point.

DETEC pas libre de suite

La première à se prononcer sera la démocrate-chrétienne Doris Leuthard, cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) depuis 2010, après avoir dirigé l’économie.

Certains l’auraient bien vue reprendre les rênes du DFAE et tenter de sortir le dossier européen de l’ornière. Mais l’Argovienne a annoncé cet été qu’elle ne changerait plus dicastère avant son départ du Conseil fédéral d’ici fin 2019.

Doyens d’âge

Les affaires étrangères ne devraient pas intéresser Ueli Maurer. Deuxième par ancienneté au Conseil fédéral à exprimer son souhait, le Zurichois a près de 67 ans au compteur. Il n’a repris le Département fédéral des finances (DFF) que le 1er janvier 2016 et y a encore plusieurs chantiers à mener. Son parti ne devrait pas non plus le presser à quitter le poste stratégique de grand argentier.

Le PLR Johann Schneider-Ammann ne devrait pas non plus lâcher prise. Les observateurs voient mal l’ancien capitaine d’industrie, que l’aventure gouvernementale semble épuiser, se lancer dans une nouvelle carrière de diplomate en chef à 65 ans. Très actif au niveau international, le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) ne brille en outre guère par ses prestations oratoires.

Attendre un ou deux ans ?

Comme il est probable que le DETEC, le DFF et le DEFR se libèrent dans quelques années, le premier peut-être avant les autres, les ministres en poste pourraient bien préférer attendre encore un peu. Mieux vaudrait décocher un dicastère en or que de se casser les dents au DFAE. Les intérêts de partis pèseront aussi dans la balance.

Simonetta Sommaruga sera la troisième à se prononcer, avant Johann Schneider-Ammann. Elle avait hérité contre son gré du Département fédéral de justice et police (DFJP) en 2010. Elle pourrait donc être intéressée à changer de dicastère. L’expérience internationale qu’elle a acquis entretemps plaiderait pour les affaires étrangères.

Mais elle pourrait hésiter à rester la bête noire de l’UDC. Et attendre que le DETEC, qui lui a échappé lors de son arrivée au Conseil fédéral, se libère. A défaut, l’ancienne défenderesse des consommateurs pourrait être intéressée par le DEFR.

Pour que le Département fédéral de l’intérieur (DFI) n’échappe pas à son parti, la socialiste pourrait aussi reprendre ce dicastère des mains de son camarade Alain Berset, qui lui reprendrait la DFAE.

Aux affaires sociales depuis 2012, le Fribourgeois sera l’avant-dernier des ministres en poste à pouvoir faire valoir ses revendications. Plusieurs rumeurs ont circulé sur son éventuelle carrière de diplomate en chef.

Sa maîtrise de cinq langues (français, allemand, anglais, espagnol, portugais) et le fait qu’il avait réussi dans sa jeunesse le concours diplomatique avant de se tourner vers une autre carrière parlent en ce sens. Mais l’intéressé, qui n’est pas encore fixé sur le sort dimanche de la réforme de la prévoyance vieillesse, lorgne peut-être davantage sur les Finances.

L’envol de Guy Parmelin ?

Dernier des ministres à pouvoir exprimer son choix, Guy Parmelin pourrait davantage être l’homme de la situation pour l’UDC. Le parti pourrait vouloir placer l’un des siens aux affaires étrangères ou au DFJP si celui-ci ce libère. De par son expérience parlementaire, le Vaudois se dirigerait plutôt vers le DFI.

Cela l’obligerait à abandonner le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) alors qu’il vient tout juste d’y imprimer sa marque et de lancer la procédure pour l’achat de nouveaux avions de combat. Mais il est arrivé plus d’une fois qu’un conseiller fédéral fasse ses premières armes à la défense avant de reprendre un dicastère plus porteur. Guy Parmelin pourrait aussi attendre que Doris Leuthard libère le DETEC.

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