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Washington annonce des mesures punitives contre l’armée birmane

Les Etats-Unis sont inquiets du traitement infligé par l'armée birmane aux musulmans Rohingyas qui ont fui par centaines de milliers au Bangladesh. KEYSTONE/AP/DAR YASIN sda-ats

(Keystone-ATS) Les Etats-Unis ont annoncé lundi des mesures punitives contre l’armée birmane. Ils ont réduit encore davantage leur aide aux unités et aux officiers impliqués dans les violences contre la communauté musulmane des Rohingyas, à l’origine d’un exode massif.

“Nous faisons part de notre plus grande inquiétude face aux récents évènements dans l’Etat Rakhine en Birmanie et aux abus violents et traumatiques supportés par les Rohingyas et d’autres groupes”, a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Heather Nauert.

“Il est impératif que les individus ou les entités responsables d’atrocités, dont les acteurs non étatiques et les groupes d’autodéfense, rendent des comptes”, ajoute la porte-parole. Et d’annoncer de nouvelles mesures, “en plus des restrictions existantes” vis-à-vis des forces armées birmanes et de l’embargo américain “de longue date sur toutes les ventes de matériel militaire”.

Parmi ces mesures, se trouvent la suspension de l’examen des dispenses de voyage pour les hauts responsables militaires birmans et l’annulation des invitations faites aux hauts responsables des forces de sécurité birmanes pour assister à des manifestations parrainées par les Etats-Unis. Washington a aussi annoncé étudier la mise en place de “mesures économiques ciblées” contre des individus liés aux “atrocités”.

Fausses accusations

Dans un post sur facebook, le chef de l’armée birmane, le général Min Aung Hlaing, a réagi mardi en dénonçant “les déclarations biaisées et les accusations contre la Birmanie et ses forces de sécurité”. Il les a jugé “complètement fausses”.

Les chefs de l’armée birmane sont “responsables” de la crise de la minorité musulmane des Rohingyas, avait déclaré mercredi dernier le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson.

A Genève

Plus de 900’000 Rohingyas se trouvent désormais à Cox’s Bazar, dont quelque 600’000 sont arrivés en moins deux mois. Ciblée par des meurtres, de la torture ou encore des violences sexuelles, cette minorité a été victime d’un “modèle de nettoyage ethnique”, selon l’ONU.

Lundi à Genève, les Etats et les organisations ont doté l’aide aux réfugiés d’environ 345 millions de dollars. Ils ont aussi appelé les autorités birmanes à oeuvrer pour le retour de Rohingyas. La Suisse a annoncé quatre millions de francs supplémentaires.

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