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Ebola va planer sur l’Assemblée mondiale de la santé à Genève

L'augmentation des cas d'Ebola en République démocratique du Congo (RDC) sera largement abordée lors de l'Assemblée mondiale de la santé (AMS) à Genève (archives). KEYSTONE/EPA/HUGH KINSELLA CUNNINGHAM sda-ats

(Keystone-ATS) Le virus Ebola en progression en RDC va planer dès lundi sur les travaux de 194 pays de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) à Genève. Face à ce type de crises, la Suisse va insister sur son appel à l’action pour la santé pour tous dans les situations d’urgence.

Les représentants des Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devront faire face à un agenda très lourd avec plus de 70 sujets à discuter. Derrière le menu dense qui attend les délégués, l’augmentation des cas et des décès liés à Ebola en République démocratique du Congo (RDC) va habiter les dix jours de la réunion.

Selon les derniers chiffres, près de 1800 personnes ont été infectées ou sont suspectées de l’être. Le nombre de décès authentifiés dépasse les 1000 et plusieurs centaines de personnes ont été soignées avec succès, selon les autorités congolaises. Face à l’impossibilité de contrôler l’épidémie après presque une année, l’OMS vient d’annoncer un dispositif plus proche des communautés affectées par le virus.

A l’AMS, une discussion sur Ebola sera organisée mardi, alors que les acteurs de la réponse internationale face à l’épidémie sont confrontés à des assauts de groupes armés ou d’individus. Un hommage sera notamment rendu au médecin épidémiologiste de l’OMS, tué en pleine réunion il y a quelques semaines en RDC.

Pour le conseiller fédéral Alain Berset, cette situation sera l’occasion de mettre à nouveau l’accent sur l’appel à l’action lancé par la Suisse pour la santé pour tous et la protection du personnel de santé dans les zones de crise et de conflits. Cette question constituera la “priorité” suisse pour les dix jours de l’Assemblée, a précisé à Keystone-ATS la porte-parole du Département fédéral de l’Intérieur (DFI) Nicole Lamon.

Alerte par la Croix-Rouge

M. Berset avait annoncé l’année dernière dans le cadre de l’AMS cet appel, officialisé ensuite en marge de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre dernier à New York. Avec l’Afghanistan, la République centrafricaine, pays où le personnel de santé est le plus visé, s’était associée à cette initiative. Le conseiller fédéral s’est rendu il y a quelques semaines dans ce pays pour constater par lui-même la situation.

Fin 2018, la Suisse avait également redéployé 500’000 francs pour soutenir l’effort de l’OMS face à Ebola. Après l’appel récent de l’organisation à davantage de financement sur cette crise, plusieurs pays pourraient arriver à Genève avec de nouveaux engagements.

Certains acteurs ont déjà augmenté le leur. De son côté, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a relevé jeudi à Genève qu’elle ne pourrait plus oeuvrer en RDC dans deux semaines sans ressources financières supplémentaires.

Outre Ebola, la question de la santé pour tous, chère à la Suisse et au directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, sera au centre de l’AMS. Avant même le début des travaux lundi, une marche est à nouveau prévue dimanche sur la Place des Nations pour l’aborder. Elle fera l’objet de trois des dix résolutions déjà proposées pour la réunion.

Médicaments ou migrants

Le budget de l’OMS, qui devrait un peu augmenter, sera également discuté. Une possible résolution italienne pour la réduction du prix des médicaments attire l’attention, alors que la Suisse fait partie des pays où celui-ci est le plus élevé. L’Italie doit évaluer le soutien à cette initiative avant de prévoir un vote.

De son côté, outre son discours, M. Berset doit rencontrer à Genève plusieurs homologues dont le ministre iranien de la santé. Parmi les autres questions attendues à l’AMS, les effets du changement climatique sur la santé, l’accès aux vaccins ou encore la santé des migrants seront aussi abordés. Parmi ceux qui ne pourront pas participer, la Chine s’oppose toujours à ce que Taïwan soit associée à la réunion.

Alors même que les représentants de l’île peuvent tout au long de l’année prendre part à des discussions techniques. Des parlementaires de plusieurs pays alliés de Taïwan ont relayé une protestation. Au total, quelque 4000 personnes doivent participer à l’Assemblée.

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