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Des millions de fourmis au Muséum de Genève

Une fourmi Atta Cephalotes (fourmis Champignonnistes) d'Amérique du sud, transporte une feuille parmi d'autres fourmis à l'exposition sur les "Fourmis" au Muséum d'histoire naturelle de Geneve. KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Pour ses 50 ans, le Muséum d’histoire naturelle de Genève accueille une fourmilière géante de l’espèce Atta, d’Amérique du Sud. Installée en mai, elle abrite aujourd’hui plus d’un million d’individus. A voir dans le cadre de l’exposition “Fourmis”, jusqu’au 7 janvier.

Tout comme la fourmilière exposée au Muséum de 1977 et 1984, l’installation abrite une colonie de fourmis champignonnistes Atta. Les vitres de la fourmilière artificielle, qui est maintenue à une température de 24,5 degrés, permettent de voir l’activité incessante des ouvrières. Elles sont des milliers à assumer les tâches nécessaires au bon fonctionnement de la colonie.

Les ouvrières marchent sur des mètres, le long de tunnels, pour aller chercher des feuilles qu’elles transportent sur leur dos jusqu’au nid. C’est là, au centre de la colonie, que ce matériau va favoriser le développement d’un champignon semblable à une éponge grise qui abrite mais aussi nourrit la reine et le couvain.

Fécondée une seule fois, la reine pond 20 oeufs par minute. Faute de prédateurs, comme des oiseaux et des reptiles, cette colonie croît. Aujourd’hui, elle compte plus d’un million d’individus. A l’état naturel, le dédale de couloirs et de chambres enterrés d’une fourmilière de l’espèce Atta abrite 8 millions d’individus.

Rôle dans les écosystèmes

Sur terre depuis 120 millions d’années, les fourmis favorisent la biodiversité. Certaines espèces creusent des galeries, déplaçant jusqu’à dix tonnes par hectare et par an dans une forêt tropicale. Ce travail oxygène la terre et les racines, draine et hydrate les sols et permet, in fine, une meilleure croissance des plantes.

Outre leur rôle dans le fonctionnement des écosystèmes, les fourmis intéressent aussi les scientifiques en raison de leur incroyable organisation sociale. Malgré leur taille minuscule, il est possible de les marquer pour observer leur comportement. Quant aux informaticiens, ils planchent sur leurs flux pour développer de nouveaux langages.

14’000 espèces

Passionné par les fourmis, le Vaudois Auguste Forel (1848-1931) a consacré son temps libre à leur étude. Il a décrit à lui seul 3500 espèces, un record. Acquise par le Muséum en 1922, sa collection est montrée pour la première fois au public dans le cadre de cette exposition. Dans les vitrines, se dresse une forêt d’épingles plantées dans de minuscules morceaux de papier sur lesquels figurent une fourmi collée et sa description.

De fait, l’institution genevoise détient la plus importante collection de fourmis au monde. Elle conserve 6’786 espèces sur les 14’000 connues. La collection comprend 4’000 holotypes, c’est-à-dire les spécimens qui portent le nom d’une espèce et qui font référence au niveau mondial. Mais les réserves contiennent aussi des spécimens non déterminés qui attendent qu’on les étudie.

Antennes, yeux, mandibules, pattes, abdomen: l’espèce est déterminée par la taille et l’aspect du corps. Dans la première salle de l’exposition, des photographies agrandies de fourmis montrent l’extraordinaire diversité de ces insectes familiers.

www.museum-genève.ch

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