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Bilan mitigé de la politique extérieure suisse 2017

Le bilan 2017 de la politique extérieure suisse menée sous la houlette du ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter, puis de son successeur Ignazio Cassis dès novembre est mitigé (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le bilan 2017 de la politique extérieure helvétique est mitigé. Il est positif en matière de relations avec des partenaires mondiaux, paix et sécurité ainsi que développement durable et prospérité. Le Conseil fédéral est en revanche déçu en politique européenne.

Les relations entre la Suisse et l’UE restent fragiles et doivent être clarifiées, écrit le gouvernement dans le rapport annuel adopté mercredi. L’objectif de normalisation des relations bilatérales n’a pas pu être atteint à la fin de l’année, en particulier en raison de la décision de la Commission européenne de limiter à un an la durée de l’équivalence de la réglementation boursière suisse.

Bruxelles a lié le maintien de cette reconnaissance aux futurs progrès des négociations d’un accord-cadre institutionnel. Le Conseil fédéral a critiqué un lien inadéquat et discriminatoire, taxant en outre la décision de l’UE de tentative d’affaiblissement de la place financière suisse.

Depuis quelques années, la voie bilatérale se heurte à ses limites chaque fois qu’un accord sectoriel soulève des questions d’ordre institutionnel en relation avec l’accès réciproque au marché. C’est pourquoi la Suisse et l’UE ne sont plus parvenues à conclure de nouvel accord d’accès au marché depuis 2008.

Servir les intérêts suisses

Les négociations sur les questions institutionnelles se sont poursuivies en 2017. Malgré 19 cycles de négociations depuis 2014, on est encore loin d’une solution globale. Le Conseil fédéral se dit “déterminé à poursuivre et à conclure ces négociations, pour autant qu’elles aboutissent à une solution servant les intérêts de la Suisse”.

Des progrès ont été accomplis avec des États voisins sur plusieurs dossiers bilatéraux importants dont l’entrée en vigueur du régime fiscal applicable à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, mais des points majeurs requièrent toujours une clarification. Avec l’Allemagne, il reste à trouver un accord sur les procédures d’approche de l’aéroport de Zurich et la Suisse juge prioritaire que l’Italie signe l’accord bilatéral sur l’imposition des frontaliers.

Priorité asiatique

L’an dernier, la Suisse s’est engagée pour la stabilité régionale en Europe, mais elle a également renforcé ses relations avec des pays hors Europe. En pratique, l’Asie est devenue une priorité, avec l’approfondissement des relations avec la Chine et l’Inde au cours de visites d’État et de visites présidentielles.

L’année a été marquée par d’incessants basculements géopolitiques. L’émergence d’un monde multipolaire s’est aussi reflétée dans le nouveau gouvernement des États-Unis et l’ambition réaffirmée par la Chine de jouer un rôle de premier plan à l’échelle mondiale. L’économie mondiale s’est encore redressée et l’UE est plus forte que l’année précédente.

Accent sur la prévention

Une importance accrue a été accordée à la prévention dans l’agenda international de la paix comme dans celui du développement. La Suisse est toujours très sollicitée pour des contributions en faveur de la paix et de la sécurité comme en témoignent les nouveaux mandats de puissance protectrice conférés par l’Iran et l’Arabie saoudite.

Côté coopération au développement, l’accent reste mis sur la prévention des causes des migrations et des déplacements forcés. Le Conseil fédéral s’engagera cette année pour le renforcement des relations avec l’Europe, un engagement global en faveur de la sécurité et une solide assise politique intérieure à la politique extérieure.

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