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Audit d’Addiction Valais: Un rapport pointe de graves manquements

Créée en 2012, la fondation Addiction Valais assume pour le compte de l'Etat du Valais le mandat de prise en charge ambulatoire et résidentielle des personnes souffrant d'addiction en Valais (image symbolique). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Mauvaise gestion du personnel, manque de transparence des concepts de traitement, irrespect de la norme de qualité: les résultats de l’audit d’Addiction Valais révèle de graves manquements. Une réorganisation positive est déjà en cours.

Les centres de traitement d’Addiction Valais ne remplissent pas les exigences de la norme de qualité QUaThéDA (qualité, thérapie, drogue, alcool) définie par l’Office fédéral de la santé publique. Pourtant, ils sont certifiés depuis plusieurs années, a indiqué Bernhard Eichenberger mercredi devant la presse réunie à Sion.

L’expert mandaté par l’Etat du Valais pour auditer la fondation Addiction Valais a décelé douze non-conformités, dont sept concernant les Foyers Rives du Rhône à Sion et Salvan. Il pointe notamment du doigt l’absence d’analyses de risques lors de courses en montagne ou de trekkings dans le désert faisant partie du traitement thérapeutique.

L’expert dénonce aussi l’engagement de collaborateurs anciennement alcoolo-ou toxicodépendants “sans réglementation ni clarification des concepts”. Les concepts thérapeutiques et de spiritualité des Rives du Rhône manquent de “clarté et de transparence”, affirme Bernhard Eichenberger.

“Gaspillage de spécialistes”

En quatre ans, Addictions Valais a connu 36 départs, dont 15 licenciements. L’expert juge le taux de fluctuation du personnel de 20% en moyenne depuis 2012 d'”intolérablement élevé. Un tel gaspillage de spécialistes, même dans une phase de réorganisation, est intolérable et nuit à la réputation de l’organisation dans les milieux concernés”.

La tenue des dossiers personnels est jugée lacunaire. “Il est flagrant que les processus de personnel ne respectent pas les exigences de la norme QuaThéDA et la satisfaction des collaborateurs n’a jamais été évaluée”.

Au centre Via Gampel, la directrice ad interim a détruit les dossiers personnels des anciens collaborateurs lors de son départ à la retraite. Raison pour laquelle ces dossiers n’ont pas pu être examinés, a souligné Bernhard Eichenberger.

Stratégie “judicieuse”

Bernhard Eichenberger salue toutefois la stratégie fixée par le conseil de la fondation Addiction Valais en 2014, consistant à réunir en une seule organisation les cinq centres autonomes de conseil et les quatre centres de traitement résidentiel. Elle est “judicieuse”, estime-t-il.

Selon lui, elle favorise la bonne exécution du mandat cantonal. Elle permet notamment une gestion commune basée sur la qualité.

Efforts à accomplir

“Le Conseil de Fondation se réjouit des conclusions de l’expert qui valident sa stratégie institutionnelle. Il reste toutefois conscient des efforts importants encore à accomplir pour remédier aux manques relevés”, indique Addiction Valais mercredi dans un communiqué.

Dans les mois à venir, le conseil de fondation “mettra tout en oeuvre pour poursuivre la réorganisation en cours et répondre ainsi aux demandes formulées par le département valaisan de la santé, des affaires sociales et de la culture (DSSC).

Créée en 2012, la fondation Addiction Valais assume pour le compte de l’Etat du Valais le mandat de prise en charge ambulatoire et résidentielle des personnes souffrant d’addiction en Valais. Elle réunit cinq centres de conseil à Viège, Sierre, Sion, Martigny et Monthey et quatre centres de traitement résidentiels à Gampel, Sierre, Sion et Salvan.

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